Quasiment en même temps que la réouverture de La Samaritaine, le groupe suédois Ikea a investi le 144 rue de Rivoli pour installer son deuxième magasin « urbain », le 1er de ce type, plus grand, se trouvant place de la Madeleine.
Les locaux de 2 900 m2 occupés par la marque sont ceux de l’ancien commerce Forever 21 (fermé en 2019 à la suite de la faillite de cette chaîne américaine de vêtements à bas coût). Ils se déploient sur 3 étages et proposent 1 900 produis de décoration en vente à emporter. Le groupe affiche un optimisme sur ce format de magasin et son offre de produits « à petits prix » qui surfe sur le besoin des Parisiens de peaufiner la décoration de leur intérieur, la pandémie étant passée par là. Outre les luminaires les ustensiles de cuisine, le textile, le linge de maison et les arts de la table, un rayon spécial plantes et un univers enfants sont proposés aux clients. la stratégie du groupe évolue donc avec les besoins des clients puisque face à ses énormes points de vente en périphérie des villes, le concept « petit commerce » est parallèlement privilégié en le combinant à une offre services dédiés (architecte d’intérieur…). Le magasin présente des services numériques permettant de se faire livrer toutes les références de l’enseigne. Le groupe envisage ainsi de mailler la capitale en venant au plus prés des consommateurs. Ikea n’oublie pas de proposer de la restauration à emporter « avec les produits iconiques de la marque comme le hot dog, le roulé à la cannelle ou le saumon« .
Rappelons que le groupe Ikea créé en 1943 emploie près de 160 000 personnes (plus de 10 000 en France). Il exploite 445 magasins (34 en France) et se développe aussi dans la vente en ligne. Le Chiffre d’affaires 2020 en baisse est de 37,4 milliards d’euros (dont 2,8 milliards en France).
Seule ombre au tableau, le fait que la rue de Rivoli soit devenue piétonne. Le dossier d’Ikea était trop avancé pour être remis en question mais la chute des ventes constatée par les commerçants de cette axe vidé de ses automobiles et 2 roues motorisés ne peut être ignorée. Les retours que nous avons (excepté pour les bars) ne sont pas bons et la vitalité des affaires accentuée par la Covid est en berne. La décision, unilatérale de la Maire de Paris de fermer cette voie à la hussarde en pleine pandémie, sans aucune concertation préalable, restera dans la annales comme le signe de la radicalité de ce que beaucoup appellent « l’écologie punitive ». Tout le secteur touché par cette fermeture est congestionné par les embouteillages et la pollution n’a jamais été aussi élevée (les embouteillages s’étendent boulevard Sébastopol et de la rue du Renard jusqu’à la rue Saint-Martin en passant par les rues Beaubourg et Réaumur). La dangerosité pour les piétons non seulement au carrefour Rivoli/rue du Renard mais aussi tout le long de la rue de Rivoli est phénoménale… Quant aux incivilités des cyclistes et des conducteurs de trottinettes, elles sont légion.
L’interdiction de la circulation rue de Rivoli est vraiment une aberration. Les commerces comme les piétons, ainsi que les riverains de toutes les rues débouchant sur cet axe en font cruellement les frais quotidiennement contrairement aux affirmations lénifiantes distillées ici et là par les responsables de cette situation.
Je suis contre les bars mais plutôt favorable à la politique de diminution de la place des voitures en ville. C’est même sans doute le seul point sur lequel je sois d’accord avec le maire actuel…