Construit à l’emplacement de l’ancien hôtel du roi Charles V, le village Saint-Paul, « un dédale de cours pavées aux entrées discrètes« , qui était très fréquenté pour ses antiquaires, est depuis de nombreuses années devenu l’ombre de lui-même. L’ancienne équipe municipale du la maire du IVe a essayé tant bien que mal d’enrayer l’hémorragie de fermetures des commerces qui animaient ce coin préservé du Marais. Pour ce faire la mairie de Paris dispose d’un levier via une SEM (société d’économie mixte municipale) qui reprend les locaux vacants pour les louer à des commerçants entrepreneurs qui désirent développer une activité. La pandémie est passée par là depuis un an et demi et n’a pas amélioré la situation.
Toutefois de nouveaux commerces se sont installés à l »exemple de l’implantation réussie de l’épicerie » Du vert en bocal », proposant des produits issus de circuits courts de l’agriculture éco responsable,
Parallèlement des travaux de rénovation, ont été entrepris. Ravalement des façades selon les nouvelles normes énergétiques, signalétique plus visible dans ce petit labyrinthe et végétalisation des cours qui étaient devenues bien tristes au fil du temps…
Rappelons que le village Saint-Paul couvre à peu prés le secteur qui abritait au Moyen-Age le bourg éponyme. N’oublions pas non plus que le long du village, du côté du terrain de sports (rue de Jardins Saint-Paul) subsiste un long mur orné de tours, principal vestige de l’enceinte de Philippe Auguste (XIe-XIIe siècles). C’est après 1970, lorsque des rénovations sont décidées que le lieu prend le nom de village Saint-Paul et accueille des brocanteurs, des antiquaires, des galeristes et quelques artisans dont un restaurateur de peintures et un restaurateur de meubles. L’ilot a compté jusqu’à 89 boutiques et ateliers mais le désintérêt pour les antiquités et une pratique de prix élevés ont conduit en partie au désintérêt du lieu. Les étages des immeubles sont des habitations, au nombre de 243. Elles appartiennent à la Régie immobilière de la Ville de Paris qui les loue.
Régulièrement avant la pandémie des brocantes destinées à redonner un nouveaux souffle à ce quartier ont été organisées. La Covid a donc entravé cette élan et il devient difficile, l’absence de touristes se faisant sentir, de retrouver une dynamique après ces périodes de confinement et de fermeture successives.
Alors allons redécouvrir ce lieu pittoresque, il serait dommage qu’il perde son âme faute de visiteurs et d’acheteurs et qu’il devienne un lieu banal ou envahi par les bars et restaurants, une mono activité que les habitants n’acceptent plus en raison des nuisances insupportables qu’elle entraîne..