Le tourisme risque de subir les conséquences des grèves

En raison de la parution récente du bilan du tourisme en France pour l’année en 2022, les médias et les spécialistes du secteur vantent les 44,1 millions de touristes (+ 95% par rapport à 2021) qui se sont rendus en France l’an passé. Touristes qui auraient dépensé plus que jamais, ce qui profite à l’économie française (20 milliards d’€ rien qu’en Ile de France), mais dont le nombre reste néanmoins inférieur de 13% à celui atteint en 2019.

Pendant ce temps à Paris, au milieu des poubelles débordantes qui brûlent, empestent et polluent, attitrant rats et pigeons et des images de guérilla urbaine entre petits groupes de manifestants mobiles et la police, les habitants et les touristes essaient de se frayer un chemin dans les arrondissements les plus touchés par la grève. C’est le cas de l’ex 2e arrondissement aujourd’hui partie de Paris Centre (voir photo d’une porte cochère endommagée par les flammes 25, rue de Cléry). Les touristes qui photographient ces images de bérézina et de délitement rapportent dans leur pays des scènes d’une capitale, notre capitale, qui est de plus en plus mise à mal. C’est désolant et affligeant pour les Parisiens et tous ceux qui aiment Paris. Comment pouvons nous concevoir d’attirer encore plus de touristes, ce que souhaitent nos édiles et les pouvoirs publics avec de telles scènes qui ont de quoi décourager, alors que les jeux olympiques approchent à grands pas et que nos édiles ont laissé faire ?

Aussi lorsque certains journaux titrent que les professionnels du tourisme s’attendent à une « même dynamique  en 2023« , nous sommes très dubitatifs et ils doivent rester modestes car ces projections se font en dehors du prisme de la réalité que nous voyons et vivons quotidiennement qui franchement décourage la venue des touristes qui veulent nous visiter. Il est utile de souligner qu’en 2022, parmi le nombre de visiteurs recensés et cité plus haut, 55% sont des touristes français. Parmi les étrangers, 19,4 millions, soit un rebond de + 189 %  enregistré, il y avait surtout des européens (7,6 millions), des américains (2,4 millions) et quasiment aucun asiatique. Cette absence créée des espoirs pour cette année depuis que l’étau chinois pour sortir du pays semble se desserrer. Les statistiques de l’an passé montrent que les touristes restent plus longtemps, dépensent en moyenne davantage et optent pour des prestations plus haut de gamme, en particulier dans l’hôtellerie (par exemple le revenu par chambre a augmenté de 15 à 30 %) (*). Autre élément encourageant, les réservations aériennes internationales sont presqu’au niveau de 2019, ce qui rassure les professionnels.

Espérons qu’ils ne seront pas déçus car les évènements actuels risquent de contrarier leurs attentes. Le niveau de sur tourisme ne sera peut-être pas atteint en 2023, ce qui est soi plutôt une bonne nouvelle pour les Parisiens.   

 

(*) Emmanuel Egloff Le Figaro du 21 mars 2023. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *