La publication de statistiques sur les violences dans la capitale a donné lieu à des commentaires contradictoires. D’une part entre des élus qui estiment que l’évolution constatée devient inquiétante et de dénoncer l’insuffisante efficacité des moyens de lutte mis en oeuvre et d’autre part ceux qui estiment faire déjà beaucoup pour les combattre. Les faits sont néanmoins têtus comme ce nouveau braquage de bijouterie perpétré non loin de la place Vendôme le 1er août dernier.
Le tableau publié par la direction territoriale de la sécurité de proximité (DTSP) de la préfecture de police montre à fin juin sur un an une évolution qui interpelle, cambriolages de commerces (+19,10%), violences conjugales (+17,30%), violences sexuelles (+19,30%), violences physiques (+9,70 %)… Tous les voyants sont au rouge et notre arrondissement comme tous les autres n’échappe pas à cette montée préoccupante.
La fréquence des atteintes aux personnes dans les sites touristiques et les transports en commun ternit fortement l’image de Paris. Faut-il avancer pour autant que cela est dû à un « engorgement de la circulation » qui entraîne une sur fréquentation dans le métro par exemple ? N’est-ce pas plutôt une évolution déplorable de notre société. La montée continue des incivilités constatées auxquelles nous sommes confrontés quotidiennement en est l’illustration. N’oublions pas non plus les violences des manifestations qui ont alimenté ces statistiques (destructions, dégradations et incendies volontaires + 10,70 %).
Comme par ailleurs la police est moins crainte, voire pas du tout, il ne faut pas s’étonner par exemple que les interventions des forces de l’ordre contre les ventes à la sauvette (il y en a beaucoup dans le secteur des fruits et légumes dans notre arrondissement), augmentent de plus de 68%! Le débat se complexifie lorsque, à partir de chiffres communiqués par le ministère de l’intérieur, est introduite la proportion d’étrangers parmi les délinquants en matière d’atteinte aux biens (+54 %).
257,9 millions d’€ sont consacrés par la ville de Paris à la tranquillité de l’espace public et la délinquance du quotidien qui relèvent de sa police. L‘insuffisance de ce budget face aux besoins est critiqué. Le choix de ne pas recourir à la sécurité privée sur les sites sensibles et sur celui de ne pas armer la police municipale le sont aussi. Choix néanmoins assumés par l’équipe municipale en place.
Que traduiront les prochaines statistiques qui seront publiées ? Pour l’instant nous sommes sur un trend haussier. Les pouvoirs publics doivent donc tout faire pour inverser la courbe. On nous assure que tout sera prêt sur le plan de la sécurité pour les prochains JO qui vont constituer un test à haut risque compte tenu de l’ampleur de la manifestation. Le moindre incident serait lourd de conséquences.
