Les difficultés de circulation dans nos quartiers en 1837, déjà !

Alors que l’arrivée des Jeux olympiques annoncent seront synonymes de galère dans nos les déplacements quotidiens, galère qui a déjà commencé (2 mois avant les jeux !), l’historienne Dominique Sabourdin-Perrin, adhérente de notre association, nous a fait parvenir, et nous la remercions, un extrait des Chroniques de la duchesse de Dino (*)  sur des faits constatés sur le même sujet en 1837 (!).   

Extrait des chroniques de la duchesse de Dino de 1837

T II p 128/129

Il faut espérer que d’une part on ne se croira plus obligé de renouveler souvent ce genre de solennité, et que de l’autre, on pourra peu à peu, se relâcher de cet excès de précautions qui o-nuisent au bon effet, et qui, hier, étaient telles que je n’ai rien vu de plus triste et de plus pénible : les quais, la rue de Rivoli, les Tuileries, ont été interdits à tout le monde, excepté les uniformes ; hommes, femmes, enfants, petits chiens, enfin tout être vivant, repoussé, refoulé ; un vide complet, chacun bloqué dans sa maison ; mon fils Valençay pour venir de chez lui, rue de l’Université, ici, obligé de passer par le pont d’Auteuil ! Il en a été ainsi jusqu’au moment où le Roi est rentré dans ses appartements. Toute la police sur pied et les gardes nationaux doublés, de chaque côté, d’un rang de sergents de ville et de gardes municipaux, dans toute la longueur du groupe royal ; on aurait dit une ville déserte, pestiférée, et dans laquelle passait une armée conquérante sans trouver, ni arrêt, ni combattant.

(*) La duchesse de Dino a rédigé ces chroniques pendant 40 ans. Les commentateurs de ses écrits soulignent qu’  » il manquerait quelque chose à ce qui fit le charme de la société européenne, de sa civilisation et de son histoire, depuis la fin du premier Empire jusqu’au milieu du second ».  La duchesse était « d’une bonne culture littéraire et politique, d’une insatiable curiosité des faits, petits et grands, et d’un fort tempérament. Elle a connu et elle décrit toutes les têtes couronnées de son temps et les principaux hommes d’État, de Metternich à Wellington et à Thiers et Guizot, rapporte tous les échos de cour et de gouvernement, s’immisce dans la politique, juge les écrivains et les artistes, de Londres à Vienne et Saint-Pétersbourg, de Berlin à Rome, et surtout de Paris où elle résida une grande partie de sa vie. Elle avait en effet lié son sort à celui de Charles Maurice de Talleyrand-Périgord, en épousant son neveu…« .

Pour aller plus loin, lire « Les souvenirs et chronique de la duchesse de Dino, nièce aimée de Talleyrand ». Edition établie présentée et annotée par Anne et Laurent Theis. Collection Bouquins- Robert Laffont (2016)

La photographie illustrant l’article a été prise à la fin du XIXe siècle rue de Rivoli. 

 

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