« Les Etablis »: le grand retour de la réparation des objets du quotidien

Le recyclage d’objets courants, de vêtements, les ventes de seconde main, les friperies comme les montres d’occasion, pour ne citer que ces exemples, sont devenus des secteurs d’activité à part entière touchant tous les publics. Cela contrecarre le tout jetable qui caractérisait notre société de consommation. Nous sommes dorénavant en train de basculer vers une société plus économe et plus  consciente de la nécessité de protéger notre planète.

Dans ce contexte fleurissent ici et là, en sus de ce que pratique depuis longtemps Emmaüs, des recycleries, des ateliers de réparation redonnant de l’intérêt aux cordonniers, retoucheurs, doreurs,  miroitiers, bronziers, argenteurs, réparateurs de porcelaines, ateliers bénévoles et autres métiers en voie de disparition. Répondant à cette tendance et aux besoins qu’elle crée, un magasin a ouvert 73, rue Beaubourg. De l’extérieur rien ne le distingue des autres commerces, des tables et des chaises sont même installées à l’extérieur. Pourtant à y regarder de près on aperçoit derrière les vitrines des outils en nombre, une sorte de lieu mixte très tendance de type concept-store. Le nom de ce commerce  « Les Etablis » ne nous donne pas la clé de l’activité qui s’y développe. En fait derrière la belle devanture peinte en bleu soutenu, nous découvrons que les exploitants offrent « un service de proximité de la réparation multi-objets« , des vêtements sur des portants et un bar au fond du commerce.

Si dans les années 60 il était encore possible de faire réparer ses appareils électriques chez son électricien (le BHV avait un service dédié) ou de faire remmailler des bas dans les grands magasins, chaque quartier disposait de son cordonnier, tout cela a disparu (ou alors est possible à un prix prohibitif) avec le grand développement du jetable.

Les animatrices de ce magasin-atelier,  Juliette Kapa (ex communicante d’ONG) et Corinne Ngotat (issue du secteur de la mode), reviennent à ce qui se faisait autrefois même si on appelle cela par un nom savant  » l’économie circulaire« . Elles souhaitent apporter un service de proximité à l’image d’une conciergerie de quartier. Les deux associées ont eu l’idée de cette activité à la suite de la difficulté de remplacer la roue cassée d’une valise. Elles sont en relation avec une quinzaine de professionnels/artisans spécialisés dans le textile, les bijoux, les appareils photographiques, aussi bien que le cuir et le bois … Ainsi les appareils électriques et électroniques seront réparés par des professionnels rémunérés à la commission (il faut compter 15 euros pour la prise en charge d’un grille-pain et 25 euros pour celle d’un aspirateur). 

Interviewées dans la presse les animatrices ont précisé que leur projet avait bénéficié d’une subvention de 170 000 € dans le cadre des budgets participatifs de la ville et de la région.

Voilà une façon bien commode de faciliter la recherche d’un réparateur, une façon aussi de valoriser des savoir-faire méconnus et pourtant très présents dans notre pays. Les Français sont de plus en plus sensibilisés au non-gâchis, à l’idée de donner une nouvelle vie à leurs matériels et objets au même titre que le recyclage des bouteilles en verre qui devrait redevenir obligatoire via la consigne et peut-être aussi celui des bouteilles plastique.

Nous souhaitons bonne chance à ce commerce d’un genre nouveau qui n’est en fait qu’un retour en arrière de ce qui existait par le passé mais à la « sauce » d’aujourd’hui.

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