Disparition du marché aux oiseaux, les commerçants envisagent un référé

Les commerçants concernés sont dépités par l’attitude de la Maire de Paris qui a finalement signé l’arrêt, dès Noël prochain, de la vente d’oiseaux sur le marché aux fleurs et donc la fin de cette activité qui remonte à 1881 et fait suite à la délibération du dernier conseil de Paris.  Pourtant nous avions déjà évoqué ce dossier dans notre blog le 22 février 2021 (voir notre article), il avait été décidé alors d’arrêter cette activité mais après la rénovation du marché, dont la restructuration ( programmée entre 2023 et 2025) avait été votée quelques semaines auparavant ? Il faut croire qu’à l’hôtel de ville, le bien-être animal prime sur les commerçants et les emplois. La mairie a donc choisi d’accélérer le processus.  Il est vrai que le lobbying de la cause animale est très actif dans notre pays.

Les exploitants (7 au total) qui vivent de cette activité qui se tient le dimanche ne s’avouent pas vaincus par cette décision et devraient entamer, ainsi que plusieurs associations, une action en référé auprès du tribunal administratif afin de surseoir à cette décision. L’avocat en charge des intérêts de ces commerçants  s’insurge et se demande s’il faut sacrifier « le charme désuet mais authentique d’une institution parisienne sur l’autel de la bien-pensance écologique ? »  Il ajoute qu’il s’agit d’un site classé aux monuments historiques sur l’Île de la Cité, elle-même inscrite au patrimoine de l’Unesco et souligne au passage que la mairie n’a pas entretenu ce lieu et l’a même laissé se dégrader… alors qu’il est un point « rassemblant des personnes de toutes conditions sociales » ! Ce que ne peuvent pas nier nos élus. Une pétition contre cette opération a recueilli 4 500 signatures.

Les marchands estiment faire les frais des ambitions de la mairie qui a un autre projet sans doute plus lucratif, en lien avec la transformation de l’Hôtel-Dieu, face aux 6 000€ de droits qu’elle perçoit annuellement  de ce marché aux tonnelles en fonte du début du XXe siècle. Leurs arguments sont nombreux en faveur de ce marché. L’ancienneté tout d’abord et l’attrait exercé sur les touristes qui se rendent en nombre sur ce marché. Sur un autre plan, ils rappellent que les oiseaux sont tous nés en captivité et que  leur action concourt à la protection d’espèces menacées.  Pour la mairie en revanche les oiseaux sont  » souvent entassés, nombreux, dans des cages trop petites, sans considération pour leur bien-être et leurs besoins, élevés dans des conditions qui les rendent totalement dépendants des humains et les condamnent à une vie en cage… »

il n’empêche que ce lieu de tradition et de mémoire, un de plus, risque de disparaître effaçant un peu plus notre histoire et celle de Paris que certains semblent honnir et vouloir gommer .

A suivre

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