Suppression de la vente d’oiseaux sur le marché de l’Ile de la Cité

Le 3 février le Conseil de Paris a pris la décision d’interdire la vente d’oiseaux (et autres animaux vivants) qui a lieu les dimanches sous les pavillons du marché aux fleurs-Reine Elisabeth II, sur l’île de la Cité, invoquant « le bien-être animal« . Cette mesure prendra effet après la rénovation du marché, dont la restructuration  ( programmée entre 2023 et 2025) a été votée quelques semaines auparavant pour un montant de 4, 86 millions d’€.  Seuls 7 commerçants sur les 13 autorisés proposent des oiseaux à la vente,  la mairie affirme qu’ils seront accompagnés dans cette interdiction , sans préciser de quelle façon ?

La ville précise que  »  les conditions de détention des oiseaux étaient problématiques : souvent entassés, nombreux, dans des cages trop petites, sans considération pour leur bien-être et leurs besoins, élevés dans des conditions qui les rendent totalement dépendants des humains et les condamnent à une vie en cage…elle souhaite mettre fin au trafic d’oiseaux en Île-de-France, en particulier de chardonnerets, verdiers et pinsons, espèces menacées dont le marché aux oiseaux était devenu l’épicentre. En 2013, une enquête de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) avait débouché sur l’interpellation de sept personnes sur le marché et à la saisie de 46 chardonnerets, très prisés pour la qualité de leur chant et dont le prix pouvait atteindre 150 euros « …  » Cette décision vise aussi à éloigner les vendeurs à la sauvette. »

En conclusion, la ville tout en soulignant que la question de la protection et du bien-être animal est au cœur de « ses préoccupations », rappelle que depuis 2018  » la mission Animaux en Ville adoptée par le conseil de Paris visait à réglementer la vente d’animaux sur son territoire, notamment les animaleries, et à mettre fin aux trafics et plus généralement à lutter contre la souffrance animale…. En 2019, la Ville s’engageait à ne plus donner aucune autorisation d’installation, dès 2020, aux cirques qui présenteraient des spectacles avec des animaux sauvages, pour un arrêt des spectacles avec animaux sauvages d’ici 2022. »

Ceci étant dit, les avis sur la décision de ne plus vendre d’oiseaux sur le marché aux fleurs et aux oiseaux n’est pas toujours analysée avec le prisme développée par la mairie.  les plus nostalgiques du Paris qui se délite déplorent une nouvelle fois la volonté de gommer le passé. Il est vrai que le chant des oiseaux qui souvent ne peuvent vivre qu’en cage et ne peuvent vivre en liberté car ils mouraient,  apportait de la gaîté et une ambiance au marché.  Il est aussi intéressant de noter qu’en ces temps de pandémie se préoccuper du devenir des canaris et des bengalis n’est pas de la première importance.

De son côté l’écrivain benoit Duteutre dans une tribune du Figaro du 14 février  intitulée « Fermeture du marché aux oiseaux de l’Ile de la Cité: la complainte du Canari’  rappelle la prééminence du discours moralisateur qui envahit l’espace médiatique et notre société, s’interrogeant sur « la pertinence » de cette décision,  « regrettant la disparition d’un des rendez-vous traditionnels des Parisiens, les familles au premier chef« .  Et de souligner que les défenseurs de la cause animale sont tout à fait dans leur rôle lorsque des traitements cruels envers les animaux  sont perpétrés (élevage en batterie, transport et  abattage ignobles, pêche industrielle …), mais qu’en est-il  en revanche des « forêts » d’éoliennes dont on sait qu’elles exterminent de nombreuses espèces d’oiseaux sauvages et de chauves-souris…

 

La mairie envisagerait d’interdire la pêche à la ligne et semble réfléchir sur le devenir de la ménagerie du Jardin des Plantes. Qu’adviendra-t-il ensuite du Parc zoologique?    Les enfants pourront-ils encore monter sur les poneys du Jardin du Luxembourg?  Faudra t-il  bientôt enlever les carpes et les poissons rouges dans les bassins qui agrémentent les jardins de la capitale? Verra t’on bientôt aussi la garde républicaine défiler sans ses chevaux. Sera t-il possible demain de posséder un chien ou un chat ? Au train où vont les choses nul ne le sait aujourd’hui.  Nous conseillons à nos élus de garder raison en essayant de ne  pas subir en l’occurrence l’influence de tel ou tel groupe de  défense de la cause animale.

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