Annoncée comme une avancée majeure, le stationnement des motos et de scooters thermiques circulant à Paris devrait devenir payant à compter du 1er janvier 2022. David Belliard (EELV), l’adjoint à la Maire en charge de la transformation de l’espace public vient de rendre publique la nouvelle. Des précautions sont néanmoins prises pour accompagner cette mesure. Ainsi les 2 roues motorisés pourront continuer à se garer sur les emplacements voiture. Les futurs tarifs ne s’appliqueront pas aux véhicules électriques et équivaudront à 50 % de ceux pratiqués pour les voitures. Bien entendu les professionnels du soin à domicile utilisant les deux-roues à moteur thermique bénéficieront du stationnement gratuit et les autres professionnels d’un tarif spécifique.
Ce sont aussi 5 000 places supplémentaires pour deux-roues qui seraient ajoutées à celles existantes (40 000), ainsi que des places supplémentaires réservées aux personnes handicapées, aux véhicules en autopartage, aux professionnels et aux taxis, soit près de 4 000 au total !
L’élu vert a rappelé aussi à cette occasion que la moitié des places de stationnement en surface (entre 60 000 et 65 000), soit l’équivalent de 60 hectares, allaient être transformées en espaces végétalisés, en terrasses (voir tous nos articles sur le sujet), e trottoirs élargis, en pistes cyclables… Gare aux travaux et aux embouteillages supplémentaires! La suppression de la gratuité du stationnement des deux-roues ne remettrait toutefois pas en cause l’interdiction de stationner sur les trottoirs, l’adjoint de la Maire a rappelé que la police municipale parisienne s’emploierait à sanctionner ce type d’incivilité. Il faut admettre qu’entre les nombreuses suppressions de places réutilisées pour d’autres usages et l’installation d’une multitude de places nouvelles (y compris en sous sol), il est bien difficile d’avoir une idée précise de ce qu’il adviendra véritablement.
Dans la foulée les tarifs de stationnement et des contraventions vont connaitre une hausse (+ 50% dans le centre de Paris!) dès août, car supprimer des places entraîne mécaniquement une baisse de recettes pour la ville qu’il faut compenser. La voiture honnie reste la vache à lait! Seul point positif, le maintien du tarif résident mais il y a de moins en moins de places disponibles, ce qui ne va pas faciliter la vie des habitants déjà pénalisés par les conséquences de l’extension des terrasses. Aussi affirmer comme le fait David Béliard que « l’espace public est rendu aux piétons » est fallacieux puisque la politique municipale d’extension et d’installation des terrasses tous azimuts ne bénéficie qu’aux exploitants de bars et à leurs clients.
La nouvelle qui vient d’être annoncée rétablit un certain équilibre face aux voitures si maltraitées mais ne laisse pas les motards et les cyclomotoristes indifférents, certains de leurs représentants veulent déjà lancer des actions contre cette décision. Actions qui n’en doutons pas ne seront pas sans conséquence. La mairie risque fort de revoir une nouvelle fois sa copie. A suivre.