Les pop-up stores ont le vent en poupe

Paris Centre, le Marais en particulier,  est sans aucun doute le quartier de Paris où se multiplient les opérations commerciales via les pop-up stores (magasins éphémères). Il suffit pour s’en rendre compte de croiser les longues files d’attente de clients qui viennent vivre des « expériences d’une journée à plusieurs mois » organisées le plus souvent par des marques connues mais aussi par des acteurs spécialisés dans ce type de magasins aux noms désagréablement anglosaxons (Pop My Shop, Storefront, My Pop Up Store…).

Cette mode est issue d’une pratique qui s’est développée aux Etats-Unis, Uniqlo en ayant été le pionnier dans la capitale en 2009 juste avant d’ouvrir son magasin dans l’ancienne Société des Cendres 39 rues des Francs Bourgeois. L’après Covid a vraiment marqué le développement de ce type de magasins et les analyses sur la montée de ce phénomène  traduisent d’une certaine manière l’évolution des modes de consommation et la mutation en cours. On peut constater sur ce plan, dans les rues où nous avons nos habitudes, que nombre de commerces qui ont tombé leur rideau sont souvent rapidement remplacés par ces magasins éphémères. Il est connu d’autre part que les chaînes d’habillement qui souffrent énormément ces derniers temps (le nombre d’enseignes connues qui disparaissent est impressionnant) réduisent peu à peu leur parc et n’hésitent pas à utiliser ce  procédé face à ces changements et à la montée inexorable de la vente en ligne. Le commerce physique s’érode. Il faut donc solliciter autrement les clients. Les pop-up y répondent en partie.  C’est à la fois de l’évènementiel qui permet de tester l’accueil des nouveaux produits auprès des clients, tout en « maintenant le lien« .

Le pop-up toujours situé dans des endroits porteurs ne concerne pas que le secteur de l’habillement, il en touche d’autres comme la restauration, les produits de sport, les livres.  Des sociétés spécialisées vont même jusqu’à proposer leurs services aux entreprises souhaitant investir un des 900 pop up recensés à Paris (choix des lieux, de la décoration, organisation de la communication via les réseaux sociaux, contrats divers notamment  d’électricité…). Seule ombre au tableau, le loyer du commerçant majoré de 30% par rapport à celui d’un bail classique plus le coût du professionnel qui l’accompagne. Mais le plus pénible est la situation des riverains, confrontés aux longues files de clients bruyants occupant l’espace public qui se trouve de fait privatisé et parfois à force affichage dans tout le secteur environnant [la photo illustrant l’article est celle du pop-up d’articles de sport de glisse RVCA ouvert 44 rue du Temple (ex 3e)]. Rappelons nous les désagréments occasionnés en 2016 par le magasin de planches à roulettes de la marque « Supreme » avec ces files immenses partant de la rue Barbette et se prolongeant rue de Quatre Fils avec interdiction pour les piétons d’emprunter les trottoirs occupés !  

Ce phénomène des pop-up est-il pérenne ou éphémère ? Seul l’avenir nous le dira, mais il pourrait s’agir d’un simple effet de mode lié aux réseaux sociaux et amené à évoluer, voire à disparaitre.

 

Source : Le Figaro di 29 avril 2024 « Les Pop-up stores, nouvelle recette gagnante des marques » par Emma Confrère.  

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