Dans son édition du 17 juillet Le Figaro consacre une double page à un sujet que nous avons déjà évoqué « l’envahissement des rues par les nouveaux modes de mobilité, ludiques,  faciles à conduire mais dangereux au mépris du code de la route ». La journaliste qui a rédigé cet article, Angélique Negroni, alerte en indiquant  que « les autorités et les services d’urgence s’alarment de l’explosion en France des accidents ». Cette situation ne facilite pas la cohabitation, elle n’est pas évidente, et de citer « invectives, passages en direct » avec des accidents à la clé… Plusieurs dizaines d’accidents par jour et encore tous ceux sans gravité ne sont pas signalés. Rappelons toutefois ce drame récent à Paris le 14 juin d’une personne qui a été tuée, fauchée par une trottinette sur laquelle se trouvaient deux personnes ! D’autres accidents du même ordre qui ont eu lieu en province sont cités. 10 morts en 2019, 7 en 2020, combien seront-ils en 2021 (déjà 4 morts au cours du 1er semestre) ?
L’arrivée massive depuis plusieurs années des trottinettes électriques (la France en dénombre 2 millions, 15 000 à Paris) est la cause principale des accidents. Combien de fois constatons-nous lors déplacements les trottinettes roulant en zigzags sur les trottoirs, le stationnement aléatoire qui occupe illégalement l’espace public et le non respect des règles essentielles. Il y a peu une trottinette se déplaçait rue Beaubourg avec 2 adultes, l’un tenait un jeune enfant sur un bras et l’autre maintenait un caniche perché sur le guidon !
Le Figaro rappelle la statistique établie par le 17ème baromètre d’AXA Prévention paru en avril où 78% des usagers interrogés avouent téléphoner en roulant, 59% ne cachent pas passer près des piétons à vive allure et pire, 40% roulent après avoir bu ou consommé des produits stupéfiants ! Effrayant ! On comprend que la mairie de Paris ait demandé de limiter la vitesse de ces engins (10km/h expérimentés dans le secteur Bastille-République-Montorgueil-Palais Royal) et de revoir le sujet du stationnement, en menaçant de ne pas renouveler les contrats des opérateurs qui ne s’y conformeraient pas. Mais qui les a laissés s’installer et les a favorisés ?
Si certains avancent que ces conducteurs ignorent le code de la route, d’autres invoquent la situation post déconfinement ou beaucoup se lâchent !
Les experts, comme beaucoup d’élus pensent que les campagnes de communication (en particulier celle de la Fédération des professionnels de la micro mobilité) insistant sur la nécessité de respecter les règles remédieront à cette situation. Pour notre part, nous n’en sommes absolument pas convaincu. Il importe que les pouvoirs publics prennent les mesures destinées à sanctionner les contrevenants, cyclistes y compris, seul moyen de réguler cette situation anarchique. La multiplication du nombre d’adeptes du vélo aboutit même à des embouteillages et des prises de bec surtout face aux livreurs cyclistes qui sont devenus légion et craints des autres usagers! 350 accidents de bicyclettes et 80 d’engins dits EDPM (engins de déplacement personnel motorisé) ont été enregistrés au 1er semestre 2019, année sans pandémie, ces chiffres sont en hausse pour le 1er semestre 2021.
Sans amélioration de la sécurité des engins considérés, sans réglementation plus sévère (port du casque obligatoire, interdiction des courses sauvages… ) en particulier à l’encontre du free floating qui n’a pas droit de cité dans certaines grandes villes, sans sanctions appropriées et sans aménagements spécifiques (places de stationnement…), l’anarchie perdurera et embellira.
Le besoin de liberté a tout de même ses limites ! N’oublions pas non plus que la fabrication des batteries permettant d’actionner ces EDPM n’est pas du tout écologique.