Marais-Louvre a rencontré dans les bureaux de l’hôtel de ville Amaury Gaillard directeur adjoint du cabinet de Colombe Brossel adjointe de la Maire de Paris en charge notamment de la propreté, Sarah Jesu conseillère au cabinet de cette dernière, James Zyltman adjoint du responsable de la propreté sur l’arrondissement de Paris Centre et Yann Connan directeur adjoint du cabinet du Maire de Paris Centre. Le but de cet échange était d’aborder les sujets de la propreté dans Paris Centre. Un questionnaire pour préparer l’entretien avait été adressé préalablement.
D’entrée de jeu nous avons précisé à l’image de certains articles du blog de l’association que la propreté n’était pas à la hauteur des attentes des habitants. En réponse Amaury Gaillard a souhaité faire preuve de transparence et a rappelé que 365 agents étaient affectés à la propreté dans notre arrondissement organisé en 104 cantons (ou secteurs) dont certains très fréquentés sont catégorisés prioritaires (Les Halles, Beaubourg,, Montorgueil, Place des Vosges, Rivoli…). 2 556 poubelles et 53 colonnes de verre sont mis à disposition sur l’espace public. Plus généralement face à nos remarques il a été ajouté qu’un renforcement de la propreté avait été engagé se déclinant en 2 volets. D’une part par la mise en place d’une équipe « urgence propreté » qui intervient à la demande (une seconde devrait voir bientôt le jour) et d’autre part la désignation d’un « responsable propreté » par quartier. Un interlocuteur à qui l’on peut s’adresser et qui est l’intermédiaire entre les administrés et le maire. Il faut laisser un certain temps à ce mode de fonctionnement pour savoir s’il est judicieux ou non?
En matière de lutte contre les tags, ce sont 40 à 70 personnes qui interviennent dans la capitale pour effacer un stock permanent de 3 400 tags (contre 12 000 dans un passé proche). Une baisse signification pour nos interlocuteurs. Les rideaux des commerçants peuvent désormais aussi être traités. Le délai moyen d’enlèvement d’un tag oscille entre 6 et 11 jours.
En matière de fréquence de nettoyage, les rues sont traitées quotidiennement, y compris le week-end et plus dans les secteurs très fréquentés, de sorte qu’un passage en matinée ne soit pas exclusif d’un second dans la journée. Nous avons indiqué sur certaines rues, comme par exemple la rue Michel Le Comte, n’enregistraient pas chaque jour un passage d’un agent de la propreté notamment le dimanche… Il a été ajouté sur ce point qu‘un dispositif « bison futé » avait été institué en fonction des prévisions météorologiques. Si le beau temps était pronostiqué alors est déclenché automatiquement l’accroissement des équipiers et/ou du nombre des passages. Il nous a été souligné que les épanchements d’urine (trés nombreux du fait de la multiplication exponentielle des terrasses) étaient traités quotidiennement à l’eau chaude par des agents spécifiquement dédiés. Nous sommes sceptiques sur l’efficacité de cette action ou alors les effectifs (2 sur Paris Centre) ne sont pas assez nombreux.
Dans le cadre des statistiques communiquées nous avons appris qu’à Paris, un million d’enlèvements d’encombrants (20 000 concernent Paris Centre)sont effectués annuellement dont 1/3 non déclarés dans l’application « dansmarue ». L’amende de 65€ peut être portée à 1 500€ pour les gravats dans le cadre de la loi AGEC de février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire.
Parmi les nouveautés,on note, à partir de cet automne, les poubelles jaunes ne seront plus relevées 2 mais 3 fois par semaine, ce qui est une bonne chose. Des prestations dédiées existent pour les lieux où sont installées les personnes vivant dans la rue (équipe urgence propreté) sous la forme d’interventions coordonnées par plusieurs services au même titre que pour un secteur très dégradé. Durant l’été (1er juin au 30 septembre), une équipe saisonnière intervient de 16h00 à 22h30 là où jugé nécessaire. Enfin il est prévu, les essais sont en cours, de valoriser les déchets alimentaires qui seraient déposés dans des conteneurs ad hoc. Quant aux rats, les poubelles ont été changées et la chasse aux restes de nourriture laissés à terre est engagée. Mais les raticides classiques étant interdits, la lutte est devenue difficile. Nous avons pointé la recrudescence des déjections canines et préconisé une campagne de sensibilisation destinée aux propriétaires.
En résumé, nous avons rencontré des personnes de bonne volonté, conscientes que la tâche est sans fin mais nous restons convaincus qu’à Paris, à l’aune de ce que nous constatons dans d’autres grandes villes touristiques, il est possible de mieux faire malgré les efforts déjà engagés. Pourquoi ne pas lancer des assises de la propreté en faisant participer les habitants même si l‘enthousiasme n’a pas paru de mise à cet égard chez nos hôtes ?