Paris compte 100 000 arbres d’alignement, ce qui n’est pas rien! Certains sont encore entourées de grilles en fonte ancien modèle (forme ronde, le style haussmannien) et d’autres du nouveau modèle plus design (carré) qui les protègent du piétinement, facilitent leur arrosage et la circulation mais devenus des pièges à déchets qui doivent être nettoyés périodiquement. Les agents de la ville ont fait savoir il y a plusieurs années déjà que ces plaques étaient lourdes rendant leur travail pénible, la mairie a alors décidé de ne plus installer de nouvelles plaques, sauf dans les « beaux quartiers » où chaque arbre dispose encore d’une plaque. Pourquoi cette décision sachant qu’un arbre d’alignement dépend de la Direction des espaces verts et que son pied relève de cette même direction ainsi que de celles de la voirie et de l’Urbanisme! Ce qui est beaucoup.
Depuis 2015 la la végétalisation des pieds d’arbres est très encouragée dans la capitale, la mairie incite les Parisiens et les Parisiennes intéressés à devenir jardiniers en s’intégrant dans le « projet global de végétalisation et d’agriculture urbaine » tout en « créant du lien social« , une simple demande de végétalisation faite à la Direction des espaces verts (cf Paris.fr) et le tour est joué.
Si l’idée était bonne, le résultat est loin d’avoir atteint les attentes de ses promoteurs, il est même déplorable et désespérant. Entourages d’arbres de toutes sortes et laids, sans aucune esthétique, plantations non entretenues, abandonnées, piétinées sur lesquelles les chiens se lâchent, laissant prospérer les herbes folles! Certaines initiatives laissent même pantois. Le pied de l’arbre aux multiples décorations qui se trouve à l’angle du quai des Célestins et du Pont Marie, au cœur du quartier historique du Marais, est sans doute le pire exemple de ce qu’il ne faut pas faire.
Curieusement la communication sur la végétalisation des pieds d’arbres a disparu du discours officiel municipal. C’est dommage car avec un cahier des charges simple, comportant des règles claires destinées à un aménagement homogène des pieds d’arbres, le résultat serait sans doute plus probant. Paris mérite de beaux pieds d’arbres et une unité, unité qui dans bien des domaines concernant son aménagement a fait sa réputation et ne doit pas l’entacher …
Le magazine « Déclic 17-18 » édité par l’Association des quartiers de la place de Clichy des avenues de Clichy et de Saint-Ouen écrivait dans son numéro 34 – Automne -Hiver 2018, à propos de l’épineuse question des pieds d’arbres… « On assiste en fait à une forme de privatisation du domaine public où le génie créateur de quelques-uns, forcément bien intentionnés, s’impose à tous » !