Pauvre théâtre de la Gaîté Lyrique

Créé en 1753, le théâtre de la Gaîté tel que nous le connaissons a été édifié en 1808 par l’architecte Antoine Peyre offrant une capacité de 1800 places. Exproprié de la rue Papin lors du percement de la place de la République il faut transféré en 1862 et construit à l’identique face au Square des Arts et Métiers par l’architecte Alphonse Cusin (1820-1894), élève d’Alfred de Dreux. Autrefois « temple de l’opérette » lieu de création de bien des œuvres d’Offenbach comme de Saint-Saëns ou de Victor Massé où se produisirent les ballets de Diaghilev puis André Dassary et Luis Mariano ainsi que les Compagnons de la chanson, le théâtre de la Gaité parisienne en fort déficit a dû fermer ses portes en 1963, vieillissant et nécessitant d’importants travaux de rénonation et de mise aux normes. Après avoir accueilli toutefois en 1974 le Carré Sylvia Monfort puis la première école du cirque,  » le service de sécurité de la Direction des domaines de la Ville de Paris interdit l’usage de la magnifique salle à l’italienne qui comptait 1 500 places, avec une fosse d’orchestre pouvant accueillir une quarantaine de musiciens. Pour séparer la scène de la salle, un grand mur en béton est alors construit dans l’ancienne salle à l’italienne. En lieu et place de la scène, une nouvelle salle est réalisée. » Un massacre ! La salle reste à l’abandon. En 1980 on découvre que le grand dôme du théâtre risquait de s’effondrer…

A la suite du classement de l’édifice à l’inventaire des monuments historiques. la mairie de Paris décide de transformer le théâtre en parc d’attraction, « la Planète Magique » (1989-1991), qui s’est vite révélé être un gouffre un échec sanctionné par une retentissante faillite avec les dégâts collatéraux quant à l’aménagement retenu notamment la destruction totale de la grande salle à l’italienne. Heureusement la façade, de même que le foyer de l’Impératrice Eugénie et le hall d’entrée ont été rénovés.

En 2001, la mairie de Paris décide de « créer un centre culturel consacré aux arts numériques et aux musiques actuelles » qui n’ouvrira après de nouveaux lourds travaux qu’en 2011. Il est alors précisé que  » la Gaîté Lyrique se présente comme un « bâtiment outil » au service des artistes et des thématiques mises en place chaque année…. un endroit pour comprendre les relations entre les progrès techniques et l’évolution des formes artistiques en permettant la rencontre de la culture, de l’histoire et de la modernité. Il témoigne ainsi de l’hybridation des médias propre à l’expression artistique XXIe  siècle.  »  ! Un peu plus de 10 ans se sont écoulés et après 5 mois de fermeture la mairie annonce que désormais le théâtre (qui n’a plus que le nom) avec   » une identité repensée… »  venait de rouvrir  «  avec un projet porté par une alliance inédite de cinq structures associées : l’association culturelle Arty Farty (qui a créé le festival des nuits sonores à Lyon) , l’ONG SINGA (association qui accueille les réfugiés en France) , le média ARTE, l’association de mobilisation makesense (*), et la maison d’édition Actes Sud, chargées d’éditorialiser le lieu.  On s’y retrouve désormais sur 10 000 mètres carrés pour partager un verre, un repas, une conférence, un concert, un espace de travail, mais aussi pour regarder un film, écouter un podcast, jouer à un jeu ou vivre une expérience sociale ou immersive. » La concession octroyée par la Ville de Paris est d’une durée de 5 ans.

Dans son article consacré à l’établissement la mairie sur son site paris.fr précise en introduction « Pluridisciplinaire, défricheur, solidaire, accessible, populaire… autant d’adjectifs qui qualifient la nouvelle ère de la Gaîté Lyrique. Un lieu ouvert au cœur de Paris, porté par un groupement de cinq structures, et désormais surnommé la « Fabrique de l’époque »…. » dont une des préoccupations sera aussi d’agir vis a vis des plus démunis avec distribution de colis alimentaires ou de vêtements et des petits déjeuners.

Selon, le Directeur nommé à la tête de cette « fabrique » Vincent Cavaroce l’objectif est d’ « en faire un lieu où on va, même sans trop savoir pourquoi, car il y a toujours quelque chose qui s’y passe. »  La « Fabrique de l’époque » sera ouverte 48 semaines par an, de 09h00 à 23h00, du mardi au vendredi, et de 11h00 à 19h00 le week-end et davantage lors des concerts et festivals.

Dès le 7 juillet et pour un mois, sera proposée une programmation uniquement en extérieur face au square Emile Chautemps, où le théâtre va se déployer de manière à ce que l’extérieur devienne la porte d’entrée.
Quid des relations avec le voisinage ? Quid de la pérennité de ce projet, le nième qui montre bien que la volonté de changer la destinée initiale du théâtre s’est révélée un échec fort coûteux pour le contribuable parisien ?
(*) organisation créée en 2010 qui crée des outils et des programmes de mobilisation collective pour permettre à tous de passer à l’action et de construire une société inclusive et durable
Sources : paris.fr, Wikipédia et divers articles.

 

 

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