Première rétrospective de l’Ukrainien Boris Mikhailov dans deux institutions de Paris Centre

Le photographe ukrainien Boris Mikhaïlov est doublement exposé à Paris cet automne. D’une part à la Maison européenne de la Photographie (MEP)  jusqu’au 15 janvier sous le titre « Boris Mikhailov, journal ukrainien » et d’autre part jusqu’au 14 janvier à la Bourse de Commerce  pour la série de l’artiste dénommée « At Dusk« .

Ce photographe  « …mène depuis les années 60 une réflexion sur les bouleversements qui ont accompagné l’effondrement de l’Union soviétique et les conséquences, en Ukraine, de sa dissolution ». La MEP a réuni plus de 800 œuvres et « présente une vingtaine de ses séries les plus importantes, jusqu’aux plus récentes. »

« Mikhaïlov bouscule les codes. Il élabore son propre langage artistique au fil de nombreuses séries distinctes et variées en termes de technique, de format et d’approche, pour témoigner des dures réalités sociales et des absurdités de son époque. »

Mêlant humour et tragique, ses travaux visent à défendre « la liberté de création comme un moyen de résistance… » et « … démontre le pouvoir subversif de l’art. Témoignant de l’emprise du système soviétique sur son pays depuis un demi-siècle, il construit un récit photographique complexe et puissant de l’histoire contemporaine qui, à la lumière des événements actuels, est d’autant plus poignant et éclairant. »

Né à Kharkiv en 1938, Ukraine, photographe autodidacte et Ingénieur de formation, « il est renvoyé de son poste à la fin des années 60 quand le KGB découvre des clichés de sa femme nue. Il se consacre dès lors exclusivement à la photographie.« 

Un des artistes majeurs de la scène artistique mondiale dont l’œuvre a été présentée dans les plus grands musées internationaux dont la Tate Modern, Londres, et le MoMA, New York ainsi que plus récemment le Berlinische Galerie et C/O Berlin à Berlin. Ville où il s’est installé tout en partageant sa vie avec Kharkiv. Boris Mikhaïlov a reçu de nombreuses distinctions. 

5/7 rue de Foucry  (ex 4e) Mercredi et vendredi 11h – 20h – Jeudi 11h – 22h
Le week-end 10h – 20h-  (Créneau réservé aux abonnés le dimanche de 10h à 11h). Fermé le lundi et mardi. 

 

La série « At Dusk », (c’est-à-dire « au crépuscule » en français) visible à la Bourse de Commerce a été réalisée à Kharkiv,  après la dislocation de l’Union soviétique au début des années 1990.  « Chaque tirage de cette série, teinté d’un lavis bleu cobalt, constitue davantage un récit personnel des événements plutôt qu’un document historique. » En effet « Cette couleur bleue, crépusculaire, convoque les souvenirs traumatiques de son enfance, liés à la Seconde Guerre mondiale : « Le bleu, affirme l’artiste,  incarne pour moi la couleur du blocus, de la famine, de la guerre… Souvent glaçantes, ses photographies panoramiques réalisées à l’aide d’un appareil photo « horizon » créent un langage visuel inhabituel et déroutant qui souligne cette nouvelle réalité sociale. Des scènes de rue, sombres et sans concession, montrent des habitants qui font la queue pour obtenir de la nourriture ou se serrent autour d’un feu de fortune Le titre suggère que les images ont été capturées au crépuscule, un moment de glissement où la lumière du jour laisse place à l’obscurité. » 

Il faut noter qu’ en 1971, « Boris Mikhaïlov est l’un des huit photographes à fonder le groupe Vremya, un collectif à l’origine de la Kharkiv School of Photography. Ses membres formalisent alors un mouvement dissident, né dans les années 1960, particulièrement rétif à l’esthétique et à l’idéologie du réalisme socialiste. Boris Mikhaïlov devient le chef de file de ce groupe dont les travaux sont rapidement censurés car considérés comme subversifs. Leur style se caractérise par la superposition des images, ou le recours à la colorisation. Ce groupe se dissout à la fin des années 1980.« 

« Œuvre aux dimensions sociales, l’œuvre de Boris Mikhaïlov traduit avec poésie les tristes réalités éclipsées par une croissance économique rapide de l’ancien bloc communiste. Des occupants d’un monde post-soviétique laissé en perdition sont souvent représentées dans ses photographies. » 

Lundi au dimanche de 11h00 à 19h00. Nocturne le vendredi jusqu’à 21h00. Le premier samedi du mois, nocturne gratuite de 17h00 à 21h00.  Réservation est conseillée.

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