« Sacrilège ! L’État, les religions et le sacré, de l’Antiquité à nos jours »

Pour présenter leur nouvelle exposition thématique » Sacrilège ! L’État, les religions et le sacré », les Archives nationales posent d’emblée un certain nombre de questions.  » Pourquoi les rois de France poursuivaient ils le blasphème au même titre que le crime de lèse-majesté ? Comment l’État, monarchique ou républicain, compose-t-il avec le pouvoir religieux ? Même laïc, l’État peut-il se passer de toute forme de sacré ? ».

Une centaine d’œuvres, de documents d’archives illustrent l’histoire du sacrilège.  » De Socrate (399 av. J.-C.) au chevalier de La Barre (1766), de l’attentat de Damiens contre Louis XV (1757) à l’affaire du Casse-toi, pov’ con !, les commissaires de l’exposition ont eu à cœur de rendre au sacrilège et au blasphème leur dimension politique. »

L’exposition permet de comprendre quelles sont les relations entre le pouvoir et les religions avec toutes les ambiguïtés qui les entourent. « Les visiteurs pourront ainsi se plonger dans la lente montée en puissance (à partir du XIIe siècle) et le déclin d’une « religion royale », ébranlée par la Réforme protestante et les guerres de Religion (1562-1598), éradiquée par la Révolution, mais à laquelle la République a longtemps cherché un substitut. République elle même mise sous pression par le récent retour en force du fait religieux. »

Aussi ajoute le commentaire des organisateurs de l’exposition, « Par un subtil jeu de miroirs, l’exposition bouscule les frontières entre le spirituel et le temporel, le religieux et le laïc, le sacré et le profane. » On retrouve parmi les différents faits relatés au cours du parcours la célèbre histoire, que nous avons déjà évoquée, relative à cette affaire du  » 12 avril 1290, à Paris, un Juif, ayant acheté d’une servante chrétienne une hostie consacrée, l’aurait jetée dans une chaudière d’eau bouillante. L’hostie, demeurée intacte, se serait alors mise à saigner. Le Juif fut condamné à être brûlé vif, ses biens saisis et sa maison rasée et remplacée par le couvent des Frères de la Charité-Notre-Dame, dit des Billettes…« 

Et comme cela est résumé dans le livre édité à cette occasion dont nous reproduisons la page de couverture pour illustrer notre article, « Il y a sacrilège depuis qu’il existe des pouvoirs organisés soucieux d’établir une barrière infranchissable entre sacré et profane, gouvernants et gouvernés. Depuis une dizaine d’années, le sacrilège verbal qu’est le blasphème a fait son grand retour dans le débat public, particulièrement en France, première nation en Europe à l’avoir dépénalisé en 1791. »

 

60, rue des Francs Bourgeois (ex 3e). Jusqu’au 1er juillet 2024

Visites guidées les vendredis 29 mars, 5, 26 avril, 3, 17, 24, 31 mai, 7, 14, 21, 28 juin
Horaires : de 14h30 à 16h00
Tarif par personne : 8 €
Réservation obligatoire ou sur l’application mobile Affluences

Des conférences sont proposées à l’hôtel de Soubise, à Paris (accès gratuit sur inscription dans la limite des places disponibles). Nous recommandons celle du :

  • 08 juin 2024 « De la lèse-majesté à l’offense au chef de l’État » par Amable Sablon du Corail et Jacques de Saint Victor Inscription

 

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