Le coworking reprend des couleurs

Malgré un contexte économique morose dû à l’inflation qui a provoqué une hausse des taux d’intérêt, le marché des espaces de travail partagés dit « coworking » connait un frémissement notamment à Paris où ils se sont multipliés. Il est vrai que le marché de la capitale représente pour tous les acteurs un énorme potentiel et ils sont nombreux à s’y intéresser. Tout est fait par ces derniers pour attirer les utilisateurs. On trouve ainsi, outre les équipements, un mobilier confortable, une décoration soignée, le calme, les connexions nécessaires, une ambiance accueillante, des boissons, des viennoiseries et pour certains plus haut de gamme une multitude de services (sport, conciergerie, crèche, restauration,…) y compris des animations sur site (conférences, soirées…).

A  Paris les espaces de coworking  représentent 20% des surfaces de ce type en France. Ils ont fleuri dans presque tous les quartiers, dans l’arrondissement de Paris Centre en particulier. Le marché plus mature est « aux mains » de gros acteurs qui pour certains ont des dizaines d’implantations tant dans la capitale que dans d’autres villes en France et à l’étranger. Les spécialistes de l’immobilier (tel Knight Frank) estiment que Morning (filiale de Nexity) est le leader du secteur à Paris  avec 140 000 m2 loués en région parisienne où l’entreprise estime qu’il existe encore du potentiel de développement. Les autres acteurs significatifs en France sont Wojo (groupe Accor et Bouygues immobilier) proposant 12 sites et Spaces.  Sont aussi présents sur ce marché des indépendants de taille moindre tels la start up Deskeo, Deskopolitan ou Hiptown.

Tout n’est cependant pas au beau fixe. Les  médias relatent depuis plusieurs mois les difficultés de certains acteurs en particulier du groupe  américain  Wework qui s’était illustré dès 2010 par une stratégie agressive sur les prix notamment à Paris. Elle ne s’est pas remise de la pandémie et connait aujourd’hui de graves difficultés financières. Elle a dû déposer le bilan l’an passé et se trouve en pleine restructuration, contrainte de devoir fermer plusieurs sites ! En raison de l’existence des taux d’intérêt élevés, il y a moins de levées de fonds bénéficiant aux start up présentes sur ce marché et donc moins de prises à bail. Ce qui explique un taux d’occupation proche de 90% pour les espaces de travail partagés existants.

Pourquoi même les entreprises de taille conséquente aussi bien que de simples auto entrepreneurs ont recours à ces  plateaux privatifs ? Tout d’abord ils sont loués clé en main et sur-mesure ne nécessitant aucun investissement pour les utilisateurs. Par ailleurs beaucoup d’entreprises avec le développement du télétravail ont revu à la baisse les surfaces de bureaux de sorte qu’il y a moins de postes de travail que de salariés (ce qu’on appelle flex office), tous n’étant pas au travail in situ en même temps. De plus les surfaces de bureaux ainsi loués à l’extérieur peuvent être ajustés en fonction des besoins des entreprises , besoins qui varient et évoluent au fil de l’eau.  Cette flexibilité est particulièrement appréciée.

Beaucoup de professionnels du secteur estiment qu’a terme les espaces de coworking à Paris pourraient représenter 20 à 30 % de l’ensemble des bureaux contre 3% actuellement (10% déjà à Londres et Tokyo). Parallèlement le marché deviendra plus mature et s’équilibrera.  A suivre
PS: La photo reprise en illustration de l’article est de Benoît Drouet pour Morning.
Source: Boursorama


 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *