Un hôtel du Marais dédié à Proust

Nous nous souvenons de la magnifique exposition du musée Carnavalet consacrée à Proust. Est-ce celle-ci ou le Ritz place Vendôme que fréquentait l’écrivain qui a conduit le célèbre décorateur Jacques Garcia et ses clients à aménager dans notre arrondissement un hôtel a entièrement dédié à ce dernier. Il est situé à l’angle de la rue de Picardie et de la rue Perrée là où se trouvaient un café et des locaux d’habitation, face au Carreau du Temple

La façade s’inspire d’ailleurs du Carreau du Temple et des pavillons Baltard. L’établissement comprend 23 chambres et suites, un bar, un salon de lecture, des salons d’eau, un jardin d’hiver et un spa dénommé « La mer » conçu dans un style orientaliste (voir photo illustrant l’article). Moquettes moelleuses et tentures de velours sont parcourues de citations « d’A la recherche du temps perdu« , cuirs, bronzes, passementerie, voilages, menuiseries, colonnes, lampes (qui font défiler elles aussi des citations)… proviennent de prestigieuses maisons. Les objets utilisés (tableaux, miroirs, le meuble du bar…) sont anciens et précieux. C’est ainsi qu’est présentée dans la bibliothèque en rotonde au plafond peint à la feuille d’or, une lettre de Marcel Proust à la princesse Soutzo et une édition originale de l’écrivain. Chacune des chambres est dédiée à un personnage célèbre (la comtesse Greffuhle, Robert de Montesquiou, la comtesse Potocka, Baudelaire, Anna de Noailles, Sarah Bernhardt, Manet, Monet, Renoir…).
L’hôtel qualifiée « d’antre cossue« ,  restitue en fait la splendeur des salons parisiens de la belle époque. Il appartient au groupe « La Collection Maisons Particulières » fondé par Yoni Aidan et Sylviane Sanz dont le principe est de traiter chaque établissement comme un luxueux hôtel particulier. On ainsi été créées « Maison Souquet » rue de Bruxelles et « Maison Athénée » rue de Caumartin, tous deux dans le 9e arrondissement.
Le quartier du Carreau du Temple qui était il n’y pas si longtemps qualifié de « populaire » monte de plus en plus en gamme comme les secteurs voisins de l’arrondissement et le nombre d’hôtels de luxe qui réduit d’autant le nombre de logements ne cesse d’augmenter de même que les magasins. Dans un tel contexte, est-il opportun de vouloir multiplier les logements sociaux en portant leur part à 40% ? Si on considère que ces derniers sortent du marché immobilier, de même que les hôtels et les logements utilisés en location saisonnière, que restera t-il à vendre et à louer? Une peau de chagrin. Nos élus sont-ils conscients de la situation ?  

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