La Cour des comptes vient de publier un rapport faisant ressortit que les routes d’Ile de France sont le plus dégradées du pays. L’Etat ne faisant pas ce qu’il faut pour les entretenir? Dans ce document sur la gestion des infrastructures routières de la région par la Direction des routes d’Ile de France (DiRIF), la Cour demande purement et simplement la réorganisation de cette direction, la rénovation du réseau et une relance de la politique de sécurité routière.
La DiRIF (*) relève du ministère de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche. Le trafic routier intense (4 millions d’usagers par jour) entraînant des difficultés techniques pour engager des travaux est avancé par la Cour, mais n’explique pas les retards endémiques, ni les moyens insuffisants mis en œuvre. D’autant que le budget de la DiRIF sur l’exploitation et l’entretien n’a pas varié depuis 10 ans ! Il est de 170 millions d’€ (plus 120 millions d’€ au titre de la modernisation) alors qu’il a cru de 40 % sur la période pour tout le reste de la France. Aussi les travaux nécessaires (lutte contre la pollution lutte contre le bruit, assainissement …) deviennent très importants faute d’entretien et de modernisation. Des accidents ont été évités (affaissement du viaduc de Gennevilliers en 2018 et fissures sur la chaussée prés du pont de Saint-Cloud en 2024). Ne faudrait il d’ailleurs pas, c’est une suggestion de la Cour, prioriser l’action de la DiRIF par rapport aux autres DIR (Directions interdépartementales des routes).
Si historiquement la DiRIF a mis en sécurité les tunnels, plus globalement ce sont les questions de sécurité routière pour lesquelles la Cour aimerait voir davantage d’implication de le DiRIF, c’est-à-dire de l’Etat. Aucun plan d’action n’existerait pour résoudre le problème des « itinéraires les plus accidentés » (?). La gestion apparait comme trop fragmentée. S’ajoute le sujet de la malpropreté bien visible et du nettoyage que cela demande. Dans les articles de presse consacrés à ce rapport, il est mentionné que chaque année, 20 000 tonnes de déchets sont évacués des routes gérées par la DiRIF (soit 14 fois le chiffre rapporté au km constaté sur les autoroutes !).
Au global, affirme la Cour, il n’existe aucune vision à long terme de l’usage de ces routes. Dans ce contexte et pour redonner de l’attractivité, la réorganisation de la DiRIF est devenue primordiale, notamment dans le domaine des ressources humaines, afin de retrouver les personnels dont cette administration et les voies qu’elle entretient ont bien besoin. Ils manquent aujourd’hui dans les effectifs, ce qui pèse sur les compétences et les relations sociales. Il appartient à l’administration centrale, donc à l’Etat, de répondre à ce défi et d’initier périodiquement des audits, ce qu’elle ne fait pus depuis des années.
Il faut espérer que les préconisations de ce ce rapport seront suivies d’effet, dans un contexte où les magistrats de la Cour des comptes recommandent « un changement de cap ambitieux et immédiat… Car faute d’un plan coordonné, les conséquences économiques, environnementales, mais aussi, peut-être humaines, pourraient être lourdes. La Cour des comptes appelle ainsi les décideurs à faire de la voirie francilienne une priorité.«