Une grande institution française : l’Ecole nationale des Chartes

Les écrivains François Mauriac, Georges Bataille, José Maria de Heredia et Roger Martin du Gard ont en commun d’être tous diplômés de l’Ecole Nationale des Chartes (ENC). Cette école prestigieuse admirée par toute l’Europe a été créée sous Louis XVIII en 1821, dans le contexte de l’engouement pour le moyen-âge. Mais son organisation n’a été vraiment mise en œuvre qu’en 1846 (interdisciplinarité, institution d’une thèse, élaboration de son statut et création d’un conseil de surveillance). Elle est rattachée à l’université Paris Sciences et lettres et « spécialisée dans la formation aux sciences auxiliaires de l’histoire ». Depuis 2017, elle a investi le 65 rue de Richelieu (*) en face de la BNF éponyme et revenant près du lieu de son implantation d’origine après avoir occupé des locaux de l’Hôtel de Soubise et pendant 120 ans d’autres à La Sorbonne. « Les élèves reçoivent des enseignements de paléographie…, numismatique,  philologie, classement des archives et des bibliothèques, géographie historique, système des monnaies et des poids et mesures, histoire des institutions politiques de la France, archéologie, droit civil, droit canonique et droit féodal… Les enseignements possèdent à la fois une visée scientifique et professionnelle. »

Au fil du temps, outre les emplois d’archiviste départemental, « décrets et arrêtés ménagent des conditions favorables à l’accès des chartistes aux emplois dans les bibliothèquesLa première femme a intégré l’école en 1906.  Après la seconde guerre mondiale l’école à l’enseignement jugé «vieillot» peine à recruter des élèves… Des changements sont véritablement apportés dans les années 1990, avec une réforme du concours d’entrée et des enseignements, et une nouvelle politique tournée vers les nouvelles technologies, des relations beaucoup plus étroites avec les universités françaises et les institutions analogues chez nos voisins européens. Une réorganisation de la scolarité et du concours d’entrée est aussi opérée ces 10 dernières années.  
Aujourd’hui les « élèves sont soit des fonctionnaires stagiaires recrutés par concours, soit des étudiants de master recrutés sur dossier (depuis 2005), soit des doctorants (depuis 2011). Les premiers reçoivent le diplôme d’archiviste paléographe après avoir soutenu une thèse d’établissement (et non de doctorat) et exercent généralement comme conservateurs du patrimoine, conservateurs de bibliothèques ou enseignants-chercheurs; les seconds obtiennent un diplôme de master en humanités numériques et, en sus des débouchés traditionnels de l’École dans les métiers de la conservation du patrimoine et de l’enseignement supérieur ou de la recherche, peuvent devenir chefs de projet dans les nouvelles technologies. » Les élèves fonctionnaires stagiaires en contrepartie d’un engagement décennal sont rémunérés durant les 3 ans et neuf mois de scolarité. 
Après leur scolarité dans ces écoles d’application, ils entrent respectivement dans le corps de conservateur des bibliothèques ou dans le corps de conservateur du patrimoine. Chaque année, un certain nombre d’élèves passent le concours de l’INP dans les filières visuelles (musées, monuments historiques, inventaire), ou le concours de l’agrégation (histoire, lettres classiques ou modernes, grammaire) pour s’orienter vers la recherche ou l’enseignement. L’École nationale des chartes délivre le doctorat dans ses domaines de compétences (histoire, lettres, histoire de l’art).
La Société de l’École des Chartes, association reconnue d’utilité publique, regroupe les élèves et anciens élèves qui le souhaitent. Avec l’appui de l’École, la Société édite, deux fois par an, la Bibliothèque de l’Ecole des Chartes. Cette revue scientifique, fondée en 1839, est l’une des plus anciennes de France.»
L’immeuble en lui même, de style art déco, comprend 8 étages et un sous-sol, a été construit par Fernand Leroy (1894-1966) auteur de Notre Dame des Foyers à Montreuil et Jacques Cury (1892-1964) auteurs aussi en 1934 de l’immeuble dit « le paquebot » au 37, rue du Louvre. Les ferronneries sont de Raymond Subes qui a conçu, pour la façade et les portes d’entrée, un décor géométrique utilisant le triangle comme motif décoratif… et la très belle rampe de l’escalier intérieur.  
(*) La bibliothèque quant à elle est situé non loin de là 12, rue des Petits Champs (150 000 volumes). Les activités de recherche se déroulent sur le campus d’Aubervilliers. 
Sources : Site internet de l’Ecole Nationale des Chartes et Wikipédia.

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