Passée presqu’inaperçue, une nouvelle taxe qui sera progressive sur plusieurs années, a été votée à la veille de Noël, dans le cadre du projet de loi de finances, par l’Assemblée Nationale. Elle s’appliquera sur les parkings d’Ile de France, pour atteindre 7€ par m2 et par an. En apparence anodine, présentée comme une contribution au financement du Grand Paris Express acquittée par les seules sociétés gestionnaires de parkings, ce seront en réalité les clients/contribuables (c’est-à-dire les particuliers, les artisans, les commerçants et tous ceux qui ont besoin de garer leur véhicule), sur lesquels cet « impôt » sera répercuté via les tarifs (la hausse est estimée à 20% à Paris). En pleine crise, provoquée justement par de nouvelles taxes, celle-ci semble très malvenue et les automobilistes circulant en Île de France, donc dans Paris, seront une nouvelle fois pénalisés.
Pourra-t-on continuer encore longtemps à tirer le lait de « l’automobile-vache à lait » dont le rendement commence à dépasser l’entendement ? Veut-on tuer la voiture, son industrie et les emplois associés, tuer toute activité commerciale à Paris et en Île de France, transformer nos quartiers en centres de loisirs, musées et promenades oubliant que son animation, son pouls, sa vie quotidienne et son existence même ne peuvent se concevoir uniquement en utilisant les trottinettes et les vélos, les rollers et la marche à pied. Les distances au sein de cette métropole ne sont pas anodines, les transports en commun ne sont pas la réponse à toutes les problématiques de déplacements. L’ Île de France, ses communes et ses quartiers, Paris en particulier, vivent aussi par les commerces, les entreprises et les activités qui y sont implantées.
Et comme l’imagination en matière fiscale est ample voire insondable, il faut déjà s’interroger sur la suite de ce nouveau filon fiscal, on nous démontrera bientôt que la taxe doit être étendue à tout le pays, ainsi que le bien-fondé de son extension aux parkings privés dans les immeubles, peut-être aussi aux parkings des administrations, aux quais où peuvent accostés les bateaux…Qu’en sera t-il des parkings qui pourraient voir le jour à la périphérie de la capitale afin d’inciter les visiteurs à prendre les transports en commun? Seront-ils eux aussi taxés alors que leur rentabilité est assez faible? Ne va t-on pas au contraire vers une réduction de l’offre de places de parkings, les investisseurs étant découragés, avec pour conséquence une augmentation du nombre de véhicules dans les rues tournant en boucle pour essayer de dénicher une place de stationnement, ce qui aggravera la pollution de l’air et le bruit …?
Non, il s’agit vraiment d’une très mauvaise décision, pénalisante pour nos quartiers et à courte vue.