Vélos partagés, la guerre continue

Alors que l’on pensait le marché du « free floating » (libre service) des vélos assaini à Paris avec seulement deux groupes (le Chinois Lime, interdit de trottinettes à Paris et le Franco-néerlandais Dott ) habilités à exploiter les bicyclettes électriques (2 groupes qui auraient fait un tabac durant les jeux olympiques), la mairie vient de lancer un nouvel appel d’offres. L’objectif est de retenir 3 acteurs, ce qui représentera au total 6 000 vélos en sus des vélib’ et des bicyclettes appartenant à leur utilisateur.  La demande serait telle, que ce 3e intervenant ne sera pas de trop est il indiqué.  Le contrat pour les heureux élus sera signé mi 2025 pour une durée de 4 ans.

Les médias ont pointé parmi les favoris un potentiel nouvel arrivant, le « géant » chinois Helloride créé en 2016 dont le siège est à Hongkong qui développe ses deux roues (vélos, trottinettes et scooters) sous la marque Hellobike.  Ce dernier fait savoir son intérêt avec un objectif déjà affiché d’étendre ses services sur tout le Grand Paris et dans d’autres villes françaises et en Europe. Le chiffre d’affaires d’Helloride est énorme pour cette seule activité puisqu’il atteint 1,4 milliard d’€ pour un chiffre d’affaires global de 1,8 milliards d’€ et affirme être désormais rentable après avoir enregistré de lourdes pertes. Il faut préciser que ce groupe assure par ailleurs d’autres activités telles le covoiturage, la location de batteries, les réservations de restaurants et d’hôtels … Le concurrent Lime souvent présenté comme leader mondial ne réalise en fait que 540 millions d’€.

Helloride est déjà présent dans 500 villes chinoises au travers de 7 millions de vélos dont 2 millions électriques, ce qui est considérable. Nous sommes dans une autre dimension et le marché parisien parait bien maigre à cet égard. Faudra t’il pour autant céder à une telle force de frappe qui compte notamment dans son actionnariat Alibaba et Fosun (propriétaire du Club Méditerranée)?. Le point noir pour cette entreprise réside dans le mauvais souvenir laissé par ses ex concurrents et compatriotes qui au lancement du free floating avaient submergé la capitale et d’autres villes de leurs cycles bas de gamme abandonnés le plus souvent sur les trottoirs et l’espace public au grand dam des piétons. Ces entreprises ont aujourd’hui heureusement disparu et il a fallu enlever les épaves qu’elles avaient laissées.  Conscient de ce handicap, Hellebike sort de son chapeau un argument de  poids, faire fabriquer ses vélos en France. La mairie de Paris se laissera t’elle tenter ?

Ce besoin d’un 3e intervenant montre que nous risquons fort d’être submergés par les deux roues qui peu a peu , ce que souhaite la marie, se substituent aux automobiles chassées de Paris. Les piétons en particulier dans nos quartiers du centre très fréquentés et aux rues étroites ont du souci à se faire… car rappelons le, tous les Parisiens ne se déplacent pas à vélo et pourtant au rythme d’aménagement actuel, la capitale comptera bientôt davantage de pistes cyclables que de trottoirs !

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