Le commerce traditionnel va devoir s’adapter aux évolutions post covid

Nous avons publié plusieurs articles sur les difficultés rencontrées par nombre de commerçants dans le contexte épidémique que nous traversons depuis plusieurs années, à l’exception de la plupart  des bars qui eux restent très fréquentés y compris tard dans la nuit. Le bruit des fêtards est d’ailleurs devenu de plus en plus prégnant dans les rues de nos quartiers.
Pour les autres commerces, en particulier ceux de bouche, nombreux sont les commerçants  qui se plaignent de la mollesse des affaires. Boulangers, bouchers, primeurs et traiteurs se plaignent amèrement. Ces magasins souffrent d’une forte baisse de fréquentation de la clientèle qui n’est pas seulement provoquée par la diminution des touristes venant à Paris mais aussi de tous ceux travaillant dans la capitale et que le télétravail conduit à rester chez eux, souvent loin de la capitale. Ajoutons aussi tous les départs de Parisiens fatigués par les difficultés du quotidien qui ne sont pas remplacés. Mécaniquement les chiffres d’affaires des commerçants s’en ressentent.
Par ailleurs, il ne faut pas négliger non plus la modification structurelle des modes de consommation.  Les changements sont notoires, il suffit de croiser les essaims de livreurs à bicyclettes de plats/repas préparés commandés sur internet et amputent d’autant l’activité des commerces traditionnels et des restaurants. Les fournisseurs de repas collectifs dans les entreprises très touchés de la même manière sont obligés de repenser leur modèle afin de contrer la chute du volume d’affaires.
Les magasins de prêt à porter et autres de Paris Centre peinent aussi à retrouver le niveau des ventes de 2019. Le résultat des dernières soldes est très mitigé et il ne faut pas se voiler la face, il y a de plus en plus de fonds de commerce à céder dont beaucoup ne trouvent pas preneur. Parallèlement la flambée des loyers commerciaux dans notre arrondissement effraie les exploitants et en conduit certains souvent proches de la retraite à cesser leur activité ou d’autres à s’installer.
Il est évident que les rues qui fourmillaient de passants le jour sont devenues plus calmes, ce qui apporte un certain apaisement à ceux qui recherchent la tranquillité mais perturbe ceux qui préfèrent des rues plus animées et  y voient une perte de dynamisme et donc des réductions d’emplois … Le dilemme n’est pas évident, trouver le juste équilibre est difficile.
La question est de savoir ce qui se passera, la pandémie définitivement passé ? Or personne n’est devin. Le rythme d’activité antérieur reviendra t’il ? Quel sera le comportement des clients ? La pérennisation du télétravail est une évidence et quelles sera l’intensité des répercussions sur les commerces de bouche par exemple ? Les achats à distance qui ont quasiment explosé ont fait naître de nouvelles habitudes au détriment des commerces traditionnels. Commerces touchés par de nouvelles habitudes de consommation dans un contexte de contraintes environnementales de plus en plus nombreuses. Il suffit pour s’en convaincre de considérer le succès des vêtements de seconde main. Les grands magasins se sont engouffrés sur cette niche pour diversifier leurs ventes et par la même augmenter leur chiffre d’affaires. Certains spécialistes vont même jusqu’à imaginer que le secteur du luxe, malgré des résultats historiques en 2021, est en fin de cycle et devra rapidement évoluer, le Covid ayant bousculé le modèle qui pourtant fait encore les beaux jours des groupes français leaders au plan mondial. Qu’en sera t’il aussi des conséquences induites par les NFT (objet numériques) qui permettront de dépenser de l’argent dans un monde virtuel, le métavers et d’évoluer dans un monde parallèle autre que le monde réel où il sera possible de satisfaire ses envies (apparences, choix de lieux spécifiques, achats immobiliers etc…) ?
La pandémie a indéniablement accéléré les transformations pour certaines en germe et fait que le monde de demain ne sera plus tout à fait le monde d’aujourd’hui. À nous donc de suivre ces évolutions afin qu’elles répondent à de vrais besoins sans gommer trop rapidement notre environnement quotidien et nos modes de vie avec leurs défauts et leurs qualités.

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