Les entreprises de micro mobilité à la peine

L’euphorie est terminée! Tel pourrait être le titre d’un mauvais best seller qui raconte les mésaventures d’entrepreneurs qui à l’instar d’une courbe en cloche démarrent leur activité sur les chapeaux de roue puis la voient retomber aussi vite.

Ainsi en est-il des opérateurs qui exploitent les trottinettes, vélos et scooters partagés. Les start-up Bird, Lime, Superdestrian, Cityscoot, Cooltra, Dott, Tier et autres qui se sont jetées à corps perdu sur la micro mobilité, dans l’espoir de devenir un nouvel Uber dans leur secteur, en sont pour leur frais. Aucun d’eux n’est encore en mesure de dégager des profits pérennes et pire encore certains ont dû fusionner au risque de disparaître (c’est le cas de Tier et de Dott). Lorsque d’autres connues et moins connues ont mis la clé sous la porte (cas de Superpesdestrian) ou sont en très mauvaise posture (exemple de Bird). Or malgré une activité en progression, le coût de l’argent, ainsi que chacun sait, est élevé et le recours aux sociétés de capital risque, aux levées de fonds ne sont plus aussi faciles qu’il y a encore quelques années avec un retour sur investissement très aléatoire, au mieux long dans le temps et jusqu’à preuve du contraire impossible à court terme. Uber a mis plus d’une dizaine d’années pour dégager des profits.

Le marché contraint et forcé, selon le terme consacré, s’assainit en laissant nombre d’acteurs sur le côté être rattrapés par le principe de réalité. Le groupe américain Lime semble faire la course en tête mais doit prouver dans les prochaines années qu’il peut dégager des résultats positifs récurrents.

Quant à l’exploitant des Vélib’ Smovengo, Le Figaro Economie rappelait le 20 juin 2023 que ce dernier  » ne gagnera pas d’argent. Sur la durée du contrat (2018-2032), il perdra 113 millions d’euros. En effet, les bénéfices attendus sur la période 2022-2032 (95 millions) ne compenseront pas les pertes abyssales (209 millions) réalisées lors des trois premières années (2018-2021) » suite à un service insuffisant qui avait conduit à l’application de pénalités.

Les mobilités « douces » sont en fait plutôt « rudes » et un véritable gouffre dans les comptes financiers des entreprises qui les exploitent rendant leur avenir bien aléatoire. Même sous couvert de bonne intention ou d’application doctrinaire tout ne se décrète pas si facilement !  Ainsi le gouvernement vient il d’interdire la création d’une piste cyclable entre Paris et le Stade de France jugée trop dangereuse et ajoutons utopique…  

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