Le projet de jardin en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015 a été présenté lors d’une réunion publique le 19 octobre à l’Hôtel de Ville. Le site devrait voir le jour en 2025. La mairie précise que » le projet est porté par Wagon Landscaping, sélectionné par la Commission d’appel d’offre de Paris à l’issue d’une procédure avec négociation à laquelle ont activement participé les associations de victimes … » Le principe a été voté par le Conseil de Paris en novembre 2019. Il a été souhaité sous forme d’un jardin « … pour évoquer le cycle de vie« , place Saint-Gervais » compte tenu de sa neutralité et sa centralité, »
Toute la difficulté de cet aménagement sera « d’intégrer le projet mémoriel de façon harmonieuse dans son environnement …« . Ce qui ne sera pas aisé car le lieu est en plein milieu d’un patrimoine dense et riche notamment l’imposante église Saint-Gervais-Saint-Protais et par ailleurs dans le périmètre du Plan de Sauvegarde et de Mise en valeur PSMV). Il est souligné en effet que « l’ensemble urbain de la place Saint-Gervais est constitué d’un assemblage de façades monumentales en une suite d’ordonnancements disposés autour de la place Saint-Gervais et de la rue Lobau. Il est caractéristique de l’art urbain tel qu’il était pratiqué dans les années 1850-1880, date où la façade arrière de l’Hôtel de Ville a été conçue et intégrée à un bâti préexistant. Celui-ci est essentiellement de la deuxième moitié du XIXe siècle, ce qui lui donne son homogénéité apparente (à l’exception de la façade de l’église Saint-Gervais qui remonte au début du XVIIe siècle).»
Outre l’agence citée plus haut, participent au projet des paysagistes, des architectes du patrimoine, une société de création artistique, un bureau d’études voierie, un historien de la mémoire, un concepteur de la lumière, un sociologue, un écologue pour le biotope et un cabinet de conseil en sécurité/sûreté… Espérons qu’avec autant d’intervenants divers ce jardin sera une réussite, contrairement au jardin de la BNF Richelieu récemment ouvert au public où le désordre végétal est roi et que nous pouvons qualifier de « raté ». Les explications fournies d’un jardin aux « vertus du square traditionnel, dans une adaptation contemporaine .» ne sont a priori pas rassurantes.
il a été indiqué aussi que les noms de victimes apparaitraient sur des stèles symbolisant chaque lieu touché (Le Stade de France, Le Carillon / Le petit Cambodge, La Bonne Bière / Le Casa Nostra, La Belle équipe, Le Comptoir Voltaire, Le Bataclan)… « Les plans des six sites, des huit lieux d’attentats, et de leur environnement proche seront extraits de leur contexte et viendront composer le dessin du jardin.. » dans lequel sera dessiné le « le tracé des rues de chaque lieu de terreur… La présence de végétaux contribuera à accompagner le développement de la biodiversité dans le jardin… les éléments en pierre rappelant la dureté de cette épreuve et les vies fracturées… »
La mairie se défend de vouloir transformer la place en musée mais insiste au contraire sur sa mise en valeur avec le souhait que les arbres, arbustes, herbacées et fleurs prévues contribuent à réduire l’effet ilot de chaleur.
L’illustration de l’article est un photomontage du projet de jardin mémoriel. Crédit photo :Wagon Landscaping/Ville de Paris
