A la suite de l’exode urbain provoqué par l’épidémie de Covid au début de l’année 2020. les viles se sont retrouvées vidées et figées. « En Île-de-France, plus d’un million de personnes choisissent de quitter la métropole pour se protéger. » Cet « exode urbain rappelle les liens fragiles entre ville et santé, entre architecture et prophylaxie, entre cité et hospitalité. Il ouvre ainsi aussi un champ de questionnement pour la ville de demain : accès aux lieux de soin et place de la médecine; évolution des établissements de santé et prise en charge de toutes les pathologies; vieillissement de la population et accessibilité des équipements ou logements; mortalité urbaine et place des sépultures; impacts sanitaires de nos métabolismes métropolitains et transformation des territoires…«
Sous la codirection de la philosophe Cynthia Fleury et du collectif d’architectes SCAU, la manifestation « Soutenir » qui se tient au Pavillon de l’Arsenal jusqu’au 25 septembre 2022 interroge l’histoire du soin, « des lieux et des architectures qui nous tiennent et nous soutiennent, plutôt qu’ils nous détiennent ou nous contiennent ». « L’Hôtel-Dieu, fondement et promesse de la cité, ouvre l’ouvrage et l’exposition. Suivent une série de portraits de lieux et de territoires habités ou non, relus sous le prisme du « care », de la santé et de la sollicitude au travers de différentes disciplines médicales, urbaines, philosophiques, artistiques… Ces rapprochements dessinent alors une cartographie inédite analysée au travers d’actes fondateurs ou d’architectures emblématiques.«
L’exposition rassemble des plans, des maquettes, des photographies, des vidéos, des dessins originaux, des œuvres et des installations… organisés autour de sept thèmes sans ordre établi. « Il est question de distances, entre la santé et la maladie, et entre la ville et ses lieux de soin; d’éléments, c’est-à-dire des territoires non-architecturaux qui sont soignants ou non soignants ; de formes, à savoir celles que prend l’hôpital et, plus généralement, l’institution du soin ; de frontières, celles traçant tant bien que mal les limites des gestes et des lieux du soin, du plus intime au plus public; de nécropoles, pour parler du soin que nous portons aux morts; d’hétérotopies, ces architectures alternatives dans lesquelles, et grâce auxquelles, s’inventent d’autres formes de soin ; d’inhabitables enfin, c’est-à-dire de ces territoires malades dans lesquels l’architecte doit réparer le monde. »
Le Pavillon de l’Arsenal met la santé au centre de ses espaces d’expositions et des enjeux urbains. Manifestation polymorphe, « Soutenir » s’inscrit aussi au sein d’une programmation plus large explorant les enjeux du soin avec l’étude pour lutter contre la vacance de la médecine en ville, l’habitat senior coopératif ou le colloque « Quelle place la ville doit-elle accorder au soin ? »
21, boulevard Morland (4e). Du mardi au dimanche de 11h00 à 19h00