« Cheveux et poils » mis en lumière au musée des Arts décoratifs

Jusqu’au 17 septembre, le musée des Arts décoratifs (107, Rue de Rivoli ex 1er) présente une exposition étonnante sur l’histoire « Des cheveux et des poils ». Très complète avec plus de 600 objets exposés, on s’aperçoit qu’à l’origine « le poil a dû être constamment dompté pour éloigner la femme ou l’homme de la bête« . Les commentateurs compte tenu du sujet s’enhardissent pour la qualifier avec des expressions qui ne sont pas toujours de bon goût, du type « une expo à rebrousse poil » ou passée « au peigne fin »….Là n’est pas le sujet. Bien au contraire il s’agit d’une rétrospective très sérieuse, le parcours, divisé en cinq thématiques, où se croisent des perruques (certaines du XVIIe siècle), des postiches (dont celui de d’Andy Warhol), des bustes de coiffeur, les favoris du XIXe siècle avec des illustrations issues des caractères de La Bruyère. Les chevelures de célébrités sont mises en exergue, aussi bien celle de Sissi que celle de Marilyn Monroe et les crans des années 30.

Le conservateur en chef du département mode et textile, en charge des collections antérieures à 1800, précise que cet événement « …est le 4e volet … de l’exploration de la mode et de la représentation du corps », une aventure commencée il y a 10 ans. Rappelons nous l’exposition à succès « Marche et démarche » de 2019 traitant de l’évolution de la chaussure à travers le temps.

Les cheveux au cours de l’histoire ont suivi la mode vestimentaire. Une série de portraits montre les évolutions, y compris la coloration. Il en est de même pour la barbe signe de virilité nécessitant des outils variés pour son entretien et de la cire adaptée. « Le XIXe siècle avec la moustache, les favoris et la barbe : a été de loin le plus poilu de l’histoire des modes masculines. » D’ailleurs qui dit barbe et coiffure dit aussi barbier et coiffeur et autrefois perruquier. Les métiers et les savoir-faire d’hier et d’aujourd’hui ne sont pas oubliés.
Parmi les objets de grande qualité il est possible de découvrir des peignes anciens en écaille et des « poudroirs » du XVIIIe siècle (l’odeur de rose que diffusaient ces derniers a été reconstituée !). Bien entendu les ciseaux, fers à friser, bigoudis et autres casques des salons de coiffure de même que  les appareils à permanente sont de la partie.
En réalité, le contrôle de la pilosité est « un signe d’éducation », selon le conservateur en chef qui a organisé l’exposition. Elle est plutôt représentée ici par des sportifs. Quant à l’épilation féminine il y a peu de représentations, une rare coupe romaine datant du Ve siècle avant Jésus-Christ l’évoque.  On s’extasie devant des publicités d’un autre temps,  des réclames qui nous paraissent bien désuètes aujourd’hui voire plus que trompeuses. La création contemporaine, elle aussi figure dans ce panorama et ne manque pas de nous interpelés (manteau fait de postiches et ensemble en cheveux tressés…).  
Une riche et étonnante exposition à ne pas manquer.
Source: la présentation de l’exposition établie et diffusée par le musée.

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