Chronique de la mort annoncée du centre René-Laborie

Notre arrondissement risque de perdre un centre de soins mutualiste emblématique et ancien, le centre René Laborie situé 29, rue de Turbigo (ex 2e), à l’angle de la rue de Palestro. Fréquenté par des habitués du secteur mais aussi par les professionnels de la presse, du spectacle et de la communication, il semblerait qu’au vu de déficits récurrents (il serait question de 1,5 millions €/an pour un chiffre d’affaires annuel de 10 millions d’€ sur les 4 dernières années), le commissaire aux comptes ait déclenché l’alerte le 22 novembre 2022. Le centre de soins qui a connu 5 directeurs en 5 ans et un « turn over » du personnel de 34 % (!) se retrouve depuis le 1er février en cessation de paiement et risque fort d’être mis en liquidation. Sont aussi menacés de fermeture le centre d’optique, le centre de prothèses auditives et la pharmacie.

Selon des représentants du personnel la situation actuelle serait la conséquence en 2017 de la scission entre ce centre mutualiste (aujourd’hui géré par la mutuelle uMEn) et le groupe mutualiste Audiens (*).  L’uMEn créée postérieurement est une mutuelle nationale spécialisée en assurance, gestion de frais de santé et dépendance. Elle s’adresse à toutes les entreprises et aux travailleurs du monde de la presse, du spectacle et de la communication. Elle  a été créée à la suite de la sortie du centre du groupe Audiens (*).

75 000 clients se rendent dans ce centre chaque année et 135 salariés y travaillent. C’est un véritable choc pour ces derniers, et nous pouvons le comprendre, menacés de licenciement, mais aussi pour les habitués voyant une adresse de soins mutualiste prisée qui risque de disparaître ainsi que pour le quartier où cette adresse faisait partie du paysage. Aucun doute n’est permis quant à la situation présente puisque la presse a relayé l’information et on peut lire sur le site internet d’accueil du centre le message, « Chers patients, le centre mutualiste René-Laborie rencontre actuellement des difficultés financières » conduisant à demander  « à être placé sous la protection du Tribunal Judiciaire dans le cadre d’une procédure collective de cessation de paiement« .

Si à la suite de l’audience du tribunal du 9 février les magistrats optent pour la liquidation (la décision sera connue la semaine prochaine), le centre fermera aussitôt! 

Peu d’informations circulent quant à la reprise éventuelle par une autre entité, ce qui n’est pas bon signe, on peut en effet imaginer que les responsables ont dû déjà tenter d’en trouver. Dans le cas d’une fermeture définitive, les clients informés devront se rapprocher de leur praticien afin de les orienter…Déjà des soins ne sont plus assurés dès lors qu’ils ne pourraient pas être assurés à l’avenir.

Il est vraiment dommageable dans un contexte où les ouvertures de centres privés de soins spécialisés ou généralistes se multiplient de ne pas arriver à sauver un centre de santé privé mutualiste qui a été rénové en 2021, ainsi que les emplois associés, qui avait la particularité depuis de nombreuses années d’irriguer tout un quartier.

Quelle tristesse !

 

(*) Un groupe de protection sociale français à but non lucratif, spécialisé dans le secteur de la culture, de la communication et des médias, à gouvernance paritaire.

 

4 commentaires

  1. Ce centre de santé mutualiste mais aussi les services annexes (pharmacie, optique et aides auditives) rendent un énorme service à l’ensemble des habitants de Paris-Centre (et au-delà). De plus il a été entièrement rénové et modernisé il y a deux ans à peine. Quel gâchis!

  2. Le tribunal a prononcé jeudi 16 février la liquidation judiciaire du centre de santé avec cessation d’activité immédiate.

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