Contre le réchauffement climatique, difficile d’imaginer les toits de Paris peints en blanc ?

Avec le  réchauffement climatique, les suggestions pour lutter contre le réchauffement climatique font florès. Parmi les solutions les plus en vue, celle consistant à recouvrir les toits de peinture blanche (trop souvent appelé « cool roofing »!!) est en bonne place… Les partisans de ce choix soulignent que plus une surface est claire moins elle absorbe la chaleur, mais aussi sa simplicité au plan de la faisabilité, son coût modeste comparé à celui des climatiseurs, polluants de surcroît qui consomment par ailleurs de l’électricité. Selon les spécialistes le résultat serait un abaissement moyen de la température extérieure de 1,2 ° C. A vrai dire trés faible bien que l’on n’obtienne que 0,3° C de baisse en utilisant la végétalisation ou avec des panneaux solaires. Parmi les convertis à ce modus operandi, se trouvent essentiellement des entreprises, pour leurs entrepôts, des supermarchés et des collectivités (installations sportives, salles polyvalentes…). Beaucoup moins en revanche de particuliers;

On nous explique pour justifier cette méthode que « l’albédo » (c’est-à-dire le pouvoir réfléchissant d’une surface) est proche de 1 pour une surface claire (principe utilisé depuis la nuit des temps dans les pays chauds dans lesquels les maisons sont le plus souvent peintes en blanc) contre 0 par exemple pour une surface bitumée qui absorbe toute la chaleur qu’elle reçoit. Du calcaire commence à être mélangé au bitume pour réfléchir le soleil. Des villes comme Toulouse par exemple ont déjà fixé un « albedo » minimum.

Notons aussi les conséquences de la loi climat et résilience de 2021 dont l’objectif est d’aboutir à zéro artificialisation des sols, ce qui ne manquera pas de densifier le bâti existant, c’est-à-dire plus de murs et plus de chaleur emmagasinée …

Certes cette solution est attrayante sur la papier bien que la chaleur vienne également des murs, mais imagine t’on que des tuiles romaines, voire de simples tuiles (le cloquage de la peinture se produirait rapidement) ou des toits en zinc comme ceux de Paris (toujours en attente de classement de la part de l’UNESCO), soient repeints en blanc (des tests semble t’il non concluants auraient été effectués par Paris Habitat?). Le groupe socialiste à la mairie de Paris a proposé « de réfléchir au remplacement des toits en zinc par des matériaux d’imitation » et aussi à la possibilité de peindre les automobiles en blanc, car elle produisent elles aussi de la chaleur!

Nous imaginons mal nos édiles, compte tenu des enjeux autres que le réchauffement climatique, pencher pour la solution de la peinture blanche sur les toits, peinture qui vieillit vite car salissante et a l’inconvenient de réfléchir la lumière sur les bâtiments voisins… Les architectes des bâtiments de France s’y opposeraient très certainement ! Il existe heureusement d’autres pratiques telles que la végétalisation, la plantation d’arbres, les cours ombragées des écoles, des rues et des places bordées d’arbres, la multiplication des fontaines, le rafraîchissement adiabatique, la « désimperméabilisation » des sols et la création de refuges aménagés tels les souterrains, parkings et stations de métro désaffectées…

 

 

Source : Articles du Figaro du 23 août 2024 de Jean Kedroff  et article RTL du 18 avril 2023 signé Jeanne Le Borgne et Virginie Garin et AFP.

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