Gilles Aillaud (1928-2005) a tout au long de sa carrière peint presqu’exclusivement des animaux et n’hésitait pas à répondre « parce que je le aime » à ceux qui lui demandaient, pourquoi des animaux ? Au travers de sa peinture « c’est notre relation à la nature qui s’impose comme son seul et véritable sujet. Son « humilité » technique donne forme au songe d’une réconciliation, loin de tout projet de « maitrise » et de « possession » du monde. Les interrogations que notre époque adresse à notre relation au vivant montrent l’importance de cette rétrospective… »
La rétrospective du peintre qui aurait aimé être philosophe se tient au Centre Pompidou jusqu’au 26 février. Attendue depuis longtemps, elle est axée sur les animaux dans les zoos, « ce choix de tableaux centré sur les animaux dans les zoos révèle un artiste qui s’interroge sur la solitude des hommes dans nos sociétés contemporaines et celle qu’ils imposent aux autres. Serpents, éléphants, hippopotames et ibis tournent en rond dans leurs cages de béton, derrière des grilles ou des vitres. »
Fils de l’architecte Emile Aillaud (1902-1988) qui a reconstruit Arras et conçu dans les années 50, 60 et 70 de grands ensembles de logements sociaux (en Lorraine et en banlieue parisienne: Bobigny, Drancy, Pantin, Epinay sur Seine, Chatillon/Seine, Grigny et Viry-Châtillon [ensemble de la Grande Borne], Nanterre… ), des bâtiments industriels et des établissements scolaires, « Gilles Aillaud est l’un des représentants de la Figuration narrative qui a su s’engager en politique, réalisant des affiches et des slogans pour Mai 68″… « Dans l’exposition figure cette Bataille du riz, qui souligne son opposition à l’impérialisme américain. » Sa première exposition date de 1950. « Par une palette volontairement froide et un travail particulier sur la perspective et le cadrage, Aillaud maintient le spectateur à distance du sujet.«
Nous noterons qu’ « avec l’éditeur Franck Bordas, Gilles Aillaud se lance en 1988 dans un vaste projet d’encyclopédie de tous les animaux en hommage au comte de Buffon, auteur d’une Histoire naturelle, générale et particulière en 1749-1789. Un animal par jour, telle est l’ambition de Gilles Aillaud qui les dessine au Jardin des Plantes aussi bien qu’en Afrique. Du harfang à la genette, l’ensemble est publié en trois recueils sur trois ans avec un texte de Jean-Christophe Bailly pour chaque gravure. » L’artiste dont les oeuvres sont rares sur le marché a aussi réalisé des décors de théâtre, essentiellement à Milan et à Berlin.
De 11h00 à 21h00, tous les jours, sauf les mardis. Les réservations sont recommandées.
Sources : Le Monde, Le Figaro, la présentation de l’exposition et Wikipédia