Anarchie totale, telle peut se résumer désormais la déambulation sur les trottoirs…
Les piétons non contents de devoir se méfier dés déplacements de ceux qui sont distraits par la lecture de leur iPhone sont confrontés aux incivilités en forte hausse. Cyclistes peu aguerris, nouveaux adeptes des trottinettes mécaniques et électriques de plus en plus nombreux (avec parfois plusieurs personnes sur le même engin), grands et petits sur rollers et planches à roulettes, hoverboards, gyroroues, segways, motocyclistes (scooters, motos) qui roulent pour se déplacer ou se garer… On ne compte plus les engins qui circulent sans vergogne entre les piétons parmi lesquels des personnes âgées, des enfants, des personnes handicapées, des parents avec poussettes et enfants, des écoliers et rarement des agents qui devraient verbaliser les contrevenants.
Il en est de même sur les zones 30 et où les piétons désabusés ont dû se ranger à l’évidence, sur ces zones ils ne sont plus prioritaires, ils le sont seulement dans les règlements.
La rue Rambuteau dans sa section entre la rue Pierre Lescot et la rue Beaubourg constitue sans doute le meilleur cas d’école de tout le centre de Paris. Aucun agent alors que le stationnement sauvage y bat son plein. Les potelets à la hauteur de la rue Saint-Martin ne sont plus remplacés par la mairie constatant qu’ils étaient constamment arrachés et les transporteurs, livreurs, deux roues motorisés ou non sont rois, au grand dam des piétons. Quant au quartier des Halles, on cherche les endroits où il reste encore piéton ?
Cette situation est confondante, elle s’ajoute à celle des terrasses extensives, aux étales sauvages, aux dépôts d’ordures illégaux… Le fait aussi que les vélos puissent se déplacer dans les deux sens lorsqu’il s’agit d’une voie à sens unique ajoute à l’insécurité ambiante. Il est fait peu de publicité sur les accidents qui en résultent, pourtant ils sont fréquents, 230 en 2016, 285 en 2017 dont respectivement 5 et 6 morts à cause des trottinettes (source Le Figaro).
Une réglementation s’impose plus que jamais tant en matière de circulation (interdiction de rouler sur les trottoirs, limitation de la vitesse, stationnement sur des parkings autorisés, obligation d’éclairage et de port du casque…). Un terme doit être mis rapidement à cette pagaille amplifiée aussi par les nombreux livreurs à vélos (Deliveroo en compte à lui seul 4 000 à Paris!). Le trottoir est devenu synonyme de danger, un comble! Un paradoxe pour les transports dits « doux ». L’association « 60 Millions de piétons » multiplie les interventions et dénonce les abus depuis des mois, elle demande des actions pour endiguer ce phénomène exacerbé dans le centre de Paris par l’afflux de touristes sur les trottoirs. Des pays voisins n’ont pas hésité eux à mettre en place une réglementation adaptée redonnant leurs droits aux piétons.
Nous osons croire que la loi sur les mobilités en préparation au ministère des transports apportera des réponses à ce désordre, encore faudra-t-il qu’elle soit appliquée par les agents habilités à verbaliser ? Le rôle des maires sera primordial.