La course contre la montre des JO 2024

Nous avons déjà parlé à plusieurs reprises dans ces colonnes des prochains Jeux olympiques et para olympiques de Paris en particulier du sujet brûlant, il ne reste plus que 17 mois pour le résoudre, de la sécurité (voir notre article du 27 juillet 2022). En effet non seulement la Cour des comptes, mais de nombreux spécialistes estiment que nous aurons les pires difficultés à organiser la sécurité et les transports durant les jeux en un si court délai et Paris pourrait ne pas être au rendez-vous. Le défilé inaugural sur la Seine est le point d’inquiétude maximal. Les prévisions tablent dorénavant sur la présence ce jour-là sur le bord de la Seine de 600 000 spectateurs pour regarder 6 500 participants, 160 barges… Il faudra assurer une sécurité à toute épreuve sur ce parcours en plein air de 6 km. Tous les spectateurs devront être fouillés et/ou passer des portiques et barrières ad hoc, des drones seront présents, de même le fleuve aura été auparavant déminé, les bateaux qui s’y trouvent visités un à un comme les immeubles longeant le fleuve… Aucun risque ne doit être sous estimé, y compris celui d’un tireur isolé. 

1000 personnes travaillent actuellement sur ces sujets rue Proudhon à Saint-Denis (voir photo du siège  illustrant l’article) au sein du Comité d’organisation des jeux dont le directeur général Eric Thobois  annonce la mise en place de grands moyens, 30 000 policiers et militaires. La marine sera aussi à l’œuvre pour surveiller la mer jusqu’à Tahiti où sont prévues les épreuves de surf et l’armée de l’air interviendra au moyen de drones notamment. Quant aux cyberattaques qui ne manqueront pas et aux mouvements de foule, des réflexions sont en cours. La prévention s’appuiera sur l’intelligence artificielle qui sera autorisée de façon temporaire uniquement à l’occasion de ces jeux.

En matière de transport, la problématique est de pouvoir assurer dans de bonnes conditions le transport de millions de voyageurs supplémentaires alors que les dysfonctionnements actuels sont énormes, que les travaux de prolongation des voies ont pris du retard (voir notre article du 7 janvier dernier sur les retards du Grand Paris Express) et que nous ne sommes pas à l’abri de grèves surprises dont notre pays a le secret. Il est fort probable compte tenu du contexte social que tous les chantiers en cours ne soient pas terminés à temps. D’aucuns prétendent que seul le prolongement de la ligne 11 du métro aura abouti. Et ce ne sont pas les 3 000 bicyclettes supplémentaires et les navettes fluviales sur la Seine annoncées à grand renfort de publicité qui vont changer la donne ! France Mobilités n’a d’ailleurs pas encore révélé quel sera son plan à ce sujet, ce qui est inquiétant. Les organisateurs des jeux  sont confiants, ils estiment qu’il faut encore travailler, avoir de l’imagination, faire preuve d’anticipation, réviser les horaires et les fréquences des transports. Ils ajoutent aussi que l’objectif de réduire de 50% les émissions de gaz à effet de serre comparé à ce qui a été émis lors des JO de Londres sera atteint puisque la stratégie alimentaire est de favoriser les circuits courts et seulement deux sites spécifiques seront construits, 95 % des autres étant déjà existants (beach volley sous la Tour Eifel, épreuves d’équitation au château de Versailles…).

Certes ajoutent ils, le budget 4,38 milliards d’€ est supérieur de 10% au budget initialement prévu  mais le leitmotiv est « de ne dépenser que ce que nous gagnerons » de manière  à maintenir l’équilibre. Augurons que ces mots seront suivis d’effet dans la bouche d’Eric Thobois qui insiste sur la bonne maîtrise des coûts de cette fête qui va durer la bagatelle de de 2 mois. Nombreux seront les Parisiens qui quitteront la capitale à ce moment là afin d’éviter tous les désagréments que l’on imagine. Souhaitons enfin que nous ne serons pas sollicités ensuite pour combler tout éventuel déficit qui ne relève pas malheureusement pas d’un scénario de science fiction.   

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