Jusqu’au 05 mars 2023 organisée selon un parcours comportant maquettes et panneau explicatifs, l’exposition Conserver Adapter Transmettre au Pavillon de l’Arsenal explique comment donner un deuxième vie à un bâtiment. « Une quarantaine de projets de rénovation, de réhabilitation ou de reconversion de bâtiments existants… Des anciens magasins Tati à un laboratoire de Jussieu, en passant par des immeubles industriels, tout est bon pour renouveler et offrir plus d’espace aux Parisiens, grâce à des logements et des bureaux supplémentaires. » L’idée au travers des projets présentés au public est de montrer « diverses solutions architecturales, qui tiennent compte des enjeux climatiques et de la préservation du patrimoine. »
On apprend ainsi « que le fait de conserver la structure d’un bâtiment, permet d’économiser 20% sur le bilan carbone. » or « …dans le bâtiment le carbone est partout, du dessin à l’usage. matière, construction, électricité chauffage… » Aussi est-il démontré « … qu’ il ne faut pas démolir pour reconstruire, qu’il faut conserver pour stocker… adapter formes et matières afin de transmettre des bâtiments plus vertueux dans leur fonctionnement… » Le carbone quant à lui « … oblige et questionne tous les patrimoines et tous les temps du projet… » il « nous fait radicalement changer d’ère.«
La gageure est ambitieuse puisqu’il faut rendre les bâtiments moins énergivores, garder l’identité des ilots haussmanniens si nous ne voulons pas voir la capitale se « zadifier » alors qu’elle en prend le chemin. Les réponses pouvant être apportées sont heureusement nombreuses, les projets présentés l’attestent, sont nombreuses. Elles sont « … dévoilées au travers de maquettes et de dessins produits spécialement par les architectes, dressent un panorama des fondamentaux de l’architecture parisienne de demain… elles développent des dispositifs simples et passifs plutôt que des systèmes électriques ou numériques. » allant » des façades plissées pour se protéger, épaisses pour réguler, des cheminées pour ventiler, des jardins pour tempérer, de grandes hauteurs sous plafond pour rafraîchir, des espaces traversants pour aérer, des casquettes pour abriter, des stores pour ombrager, des réservoirs pour stocker, des patios pour éclairer… avec des matériaux bio et géo-sourcés (pierre, chanvre, terre, paille…) pour diminuer l’impact et le recours au réemploi d’éléments directement déconstruits sur site… » Il importe de » désimperméabiliser ce qui était bitumé et végétaliser ce qui était minéral. » L’exposition insiste sur « ces transformations »…qui » ouvrent un champ d’explorations extrêmement stimulant pour les disciplines urbaines et architecturales en conjuguant les principes de résection, de réparation et de rationalisation constructive. »
Ainsi « sous le prisme de l‘économie de moyens, du respect de l’œuvre des générations précédentes et de l’inscription dans la durée des édifices qui contribuent et fondent la ville, s’inventent des objets hybrides, raisonnés dans leur mise en œuvre et frugaux à l’usage. » L’exposition se conclut sur « la promesse de constructions capables de faire face au réchauffement climatique et à la raréfaction des ressources qui conjugue simultanément trois engagements : conserver, adapter, transmettre.«
Osons croire qu’il en sera désormais ainsi pour le Paris que nous aimons…Il est plus que grandement temps.