La gestion de l’espace public doit être révisée

Combien de fois il nous arrive de maudire les trottoirs occupés par des groupes de fumeurs, des tables et des sièges des terrasses des bars et des restaurants ou des étals de commerces. Combinés aux extensions non autorisées des terrasses, à l’existence de mobilier urbain souvent encombrant, aux 2 roues, trottinettes et autres skates, mono roues et motos en stationnement, il ne reste plus aux piétons pour se déplacer qu’une portion congrue de l’espace public où l’on trouve aussi des arbres et des plantations.  Situation dont l’acuité est élevée dans les arrondissements du centre où les rues étroites sont nombreuses et fréquentes. 

Il est devenu difficile de faire comprendre aux utilisateurs de l’espace public parisien sur lequel ils s’étalent qu’ils ne sont pas seuls. Les élus qui peinent à faire respecter l’application des textes en vigueur ont encore plus de mal à mettre en œuvre des règles adaptées même impopulaires.  Indifférence, manque de volonté manque de moyens, laxisme, tolérance excessive, banalisation des pratiques et de l’évolution des comportements, manque d’éducation, égoïsme forcené, mille raisons peuvent expliquer une situation qui ne fait qu’empirer malgré l’existence de la DPSP et bientôt peut-être d’une police municipale.

A l’approche des élections l’an prochain, le sujet de l’occupation de l’espace public mérite d’être mis à l’ordre du jour. Il devient intolérable en tant qu’utilisateur et contribuable de constater la réduction progressive de l’espace public au profit d’une sorte de privatisation rampante qui n’en a pas le nom mais toutes les caractéristiques. Même la Seine est progressivement encombrée par des péniches, barges devenues des lieux de fêtes qui seraient aussi le sort réservé aux futures passerelles (projets rejetés récemment par le Conseil d’Etat). Tout cela est source de nuisances qui ne sont plus à décrire tant elles sont devenues courantes.

La mairie mesure-t-elle le mécontentement ses administrés relatif à cette situation ? Prendra- t-elle un jour ce sujet à bras le corps ? Se rend-elle compte qu’au même titre que la malpropreté, cette question pèsera dans les urnes ? Les habitants du centre de Paris bien pourvu en rues étroites et encombrées sauront se rappeler lors du scrutin que rien n’a été fait, sinon bien peu, au regard de l’ampleur du problème.

 

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