La police municipale au cœur des débats à Paris

Différentes déclarations ont émaillé et émaillent encore le projet de loi  » sécurité globale » pour lequel l’Assemblée nationale a donné un feu vert notamment sur le volet portant sur la création d’une police municipale à Paris. Police non souhaitée au départ par la Maire de Paris qui ensuite, en 2018, a changé de position et s’est montrée favorable à sa mise en place en refusant néanmoins que celle-ci soit armée contrairement à ce que voudraient les députés LR et LREM.  Décision qui  appartiendra au final au Conseil de Paris. Les historiens rappellent que l’exercice de la police dans la capitale était réservé au préfet de police par un arrêté du 12 messidor an VIII (1er juillet 1800) ! A priori les agents municipaux de Paris seront équipés de bâtons de défense (matraque), de bombes lacrymogènes, de menottes  et de gilets pare-balles mais pas d’armes létales ( peut-être disposeront-ils à terme de pistolet à impulsion électrique?). Cette position, alors que la délinquance, explose laisse perplexe nombre d’observateurs,

La ville dispose actuellement d’un contingent de 3 200 agents au sein de la DPSP (Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection), provenant des Agents de surveillance de Paris (ASP) transférés par la préfecture de police et du corps des Inspecteurs de sécurité de la Ville de Paris (ISVP) .  L’objectif est de pouvoir atteindre dès 2024 un effectif  de 5 000 policiers par le biais  de recrutements,

La Maire de Paris privilégie une police de proximité complémentaire de la police nationale. en ce sens que la police municipale aura en charge les incivilités de la vie quotidienne (tags, jets de mégots dans la rue, conduite sans permis, problèmes de voisinage, circulation intempestive sur les trottoirs, protection des vélos sur les pistes cyclables, dépôts sauvages sur l’espace public..) tandis que la police nationale traitera les enquêtes, les braquages, les actions antiterroristes , les vols, les attaques de magasins ….

La mairie aura la charge de l’organisation, de la formation  (la municipalité prévoit de créer une école parisienne de formation qui accueillera à la fois les nouveaux agents recrutés sur concours, et tous les agents déjà présents sur le terrain qui seront systématiquement formés pour devenir policiers municipaux),et d’assurer l’équipement, les missions et la fidélisation des agents.

Nicolas Nordman, adjoint à la sécurité de la Maire de Paris na cache pas que « la municipalité souhaite une police de proximité visible par tous 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.  Les agent n’auront pas de point fixe d’accueil du public. Nous les voulons très nombreux en patrouille, sur les marchés, devant les écoles, auprès des commerçants, des associations et des acteurs de la prévention, des gardiens d’immeubles… afin qu’ils aient une connaissance fine du terrain. Cela permettra de sécuriser mais aussi de faire de la prévention grâce aux remontées d’informations et au dialogue avec tous les acteurs.  Nous souhaitons aussi qu’il y ait un référent par quartier en lien avec les maires d’arrondissement. Ces derniers ont un rôle éminent à jouer dans le travail quotidien des agents car les questions de tranquillité publique ne se posent pas de la même manière dans la ville. »

La ville qui faisait figure d’exception parmi les grandes villes françaises rentre donc dans le rang en matière de police municipale et nous aurons à cœur d’observer son efficacité quant aux incivilités qui ont sensiblement augmenté ces dernières années notamment les nuisances nocturnes, le bruit en particulier des terrasses de bars, les épanchements d’urine, le tags et l’affichage sauvage sans oublier les trottinettes et les vélos qui roulent allégrement sur les trottoirs au mépris de la sécurité des piétons. Il faudra être à l’écoute des Parisiens comme le souligne dans une interview sur Paris.fr Michel Felkay aujourd’hui à la tête de la DPSP et demain à la tête de  justement de la police municipale.

Au final que la police dépende du Préfet et/ou de la Maire, peu importe, les Parisiens  attendent surtout protection et sécurité, ce n’est pas vraiment le cas présentement.

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