Les commerces sont à l’agonie quand d’autres ont baissé le rideau ou s’apprêtent à le faire, la rue de Rivoli se meurt suite à la décision municipale unilatérale et non concertée de la fermer aux automobilistes, en pleine crise du covid et après des mois de manifestations des gilets jaunes. Et que l’on ne nous dise pas que la réouverture de la Samaritaine sert de locomotive pour la redynamiser, il n’en est rien. Les clients habituels ne venaient pas chercher sur cet artère les commerces et restaurants de luxe qui sont davantage recherchés par les touristes, mais une offre diversifiée accessible à tous. Même le magasin Ikea ouvert en juin, identique à tous les autres de l’enseigne déjà installés dans la capitale, n’a pas changé la donne et apparait comme un magasin de proximité. Le BHV Marais de son côté tente d’élargir son offre pour résister à la baisse de fréquentation.
Les clients de la périphérie de Paris ont donc renoncé à venir faire leurs emplettes rue de Rivoli, ils ne souhaitent pas passer leur journée dans les embouteillages, la pollution et suivre une véritable galère pour se garer.
Quant aux piétons, c’est l’épouvante tant il est devenu dangereux de se déplacer dans cette rue, les conducteurs de bicyclette se croyant tout permis entre vitesse et signalisation non respectées, en compétition les uns les autres sur les incivilités. Malgré l’interdiction faite aux « Uber » et autres « Bolt », les taxis ne veulent plus emprunter cette voie devenue dangereuse et les chauffeurs de bus pestent aussi de leur côté tant les temps de trajet sont devenus plus longs.
Autre anachronisme, le compteur installé devant l’hôtel de ville qui recense les bicyclettes roulant sur cette voie montre qu’en un an autant de vélos l’ont empruntée que de personnes voyageant en transport en commun durant 5 jours. Malgré le confinement et le travail à distance, ce rapport entre les 2 modes de transports laisse songeur. Mais peut-être que le compteur déraille et trahit les prédictions sur les « transports doux » émanant de la mairie ?
N’oublions pas non plus les interminables et encore plus polluants bouchons qui sévissent depuis cette fermeture de la rue de Rivoli dans la plupart des voies environnantes, de la place de la Bastille à la rue Royale en passant notamment par les rues Beaubourg, de Rohan, des Pyramides ou le boulevard de Sébastopol !
La fermeture de la rue de Rivoli à la circulation automobile, nous l’avons déjà écrit sur ce blog, est une hérésie en matière de déplacement dans le centre de Paris.
Excellent mémorandum, très complet et parfaitement rédigé… Et que de bons articles apparemment ignorés par nos hautes incompétences ! Mais quels chemins empruntent-elles donc et où diantre vivent-elles pour ne rien voir et ne rien entendre ? A moins qu’elles ne souffrent d’une forme de schizophrénie couramment répandue chez élus et politiques