La saleté, toujours la saleté, où va Paris ?

La section de la rue Beaubourg entre les rues Chapon et de Turbigo/Réaumur est devenue d’une saleté criante qui s’est aggravée depuis les travaux d’aménagements sans fin de nouvelles pistes cyclables. La photo jointe pour illustrer l’article prise récemment à l’angle du magasin donne un échantillon de ce qu’est devenue la rue et une partie du quartier (avec en sus de la saleté, des cartons entassés là où il ne faudrait pas, des tags apposés sur un rideau de magasin, des cyclistes qui roulent sur le trottoir…).

Pourtant en fin d’année dernière, Il avait été annoncé à grands renforts de publicité que la propreté était dorénavant déléguée aux maires d’arrondissement (lire à cet effet l’article du site Paris.fr de la mairie de Paris). Nous en voyons hélas quotidiennement le résultat peu probant et désolant. Et pour justifier cet état de fait, que l’on ne nous mette pas en avant les sempiternelles difficultés de personnel dues à un absentéisme plus élevé, les mauvaises habitudes des Parisiens et des touristes, les travaux en cours, l’évolution de la société et des comportements, les finances contraintes de la ville (elles ne le sont curieusement pas lorsqu’il s’agit des dons attribués aux associations) ou bien l’activité très commerçante spécifique de la rue au Maire,

En fait, il n’en est rien et ces arguments sont marginaux pour expliquer ce qui se passe réellement. La multiplication anarchique  des restaurants asiatiques sur une bonne partie de la rue (de nouveaux établissements sont d’ailleurs en cours d’ouverture), la multiplication des terrasses qui ne semblent plus estivales puisque les tables fleurissent toujours sur les trottoirs où il devient d’ailleurs difficile pour les piétons de circuler sont parmi les raisons expliquant cette situation. Comme l’est aussi le manque d’intervention des équipes de la propreté le week-end. Des PV sont-ils dressés ? Si c’est le cas ils ne sont alors pas dissuasifs. Le bannissement des produits insuffisamment écologiques pour nettoyer les épanchements d’urine émanant de plus en plus de personnes indélicates, y compris aussi les déjections canines et autres saletés, n’arrange pas la situation.

Aussi jour après jour la crasse s’incruste. Les équipes de la propreté pour ces lieux aussi sales et aussi fréquentés devraient être renforcées quitte à faire des arbitrages avec des équipes d’autres directions. Une telle opération est toujours possible mais demande volonté et persévérance, y en a t-il suffisamment ?

L’affichage en effet est une chose, la réalisation en est une autre. On semble oublier part que combattre la saleté est une action écologique, c’est un autre aspect de la réduction de la pollution due aux papiers, aux plastiques et aux mégots notamment. 

Il ne faut pas s’étonner dans ces conditions que Paris figure en mauvaise place dans les classements internationaux établis a partir des constats des visiteurs qui comparent notre capitale aux autres villes et métropoles. Il ne faut pas non plus s’étonner de la multiplication des rats qui est en lien direct avec cet état de fait. Certains estiment qu’Il faut éduquer, verbaliser et interpeller les gens responsables de ces incivilités mais il n’est pas possible d’avoir un agent verbalisateur derrière chaque polluer potentiel. En réalité pour que des solutions fonctionnent elle doivent être travaillées très en amont et décidées en commun avec des représentants de toutes les parties concernées y compris les habitants et les commerçants. La mairie serait bien inspirée comme nous l’avons déjà invitée à plusieurs reprises de lancer une grande opération sous forme par exemple d’assises de la propreté. Il faut en effet frapper les esprits et bâtir des solutions qui auraient le mérite de pourvoir être acceptées et suivies par tous. Mais pour cela il faut avoir l’humilité de reconnaitre que les solutions présentes fonctionnent mal (tous les plans mis en place ces dernières années ont été un  échec) et admettre qu’il est souvent préférable de s’en remettre à la vox populi plus prés du terrain et plus à même de faire changer les esprits. Une question là encore de volonté…

Les jeux olympiques approchent Paris ne peut pas rester dans cet état, ce ne serait pas  glorieux pour son image (et celle de la France) déjà bien ternie.  

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