L’avenir réservé au périphérique ne sera pas sans conséquence sur la circulation dans Paris

Le devenir du périphérique crée polémique et devient un sujet d’affrontement entre la Maire de Paris et la Présidente de la région qui est aussi Présidente d’Ile-de-France Mobilités. Cette dernière appelle en effet par référendum les Franciliens à se prononcer pour ou contre le projet d’aménagement envisagé par la mairie de Paris (*), c’est-à-dire une baisse de vitesse et la suppression d’une voie de circulation pour la réserver exclusivement aux bus, aux véhicules électriques et au covoiturage alors que le trafic est très dense (1 000 000 à 1 200 000 de véhicules jour), comme ont pu s’en rendre compte ceux qui empruntent régulièrement ce trajet. D’après les statistiques, le périphérique est emprunté à 40% par des véhicules qui se déplacent de banlieue à banlieue.

Il faut noter que la gestion du périphérique relève pourtant de la mairie de Paris qui souhaite aussi, dans le cadre des Jeux de Paris 2024, qu’une voie soit dédiée aux participants (athlètes, officiels, personnel médical). Elle avance aussi la mise en place de feux rouges et de passages piétons. Mais la Présidente de région estime que le périphérique n’appartient pas uniquement aux Parisiens. Y aurait-il aussi de la part de la Maire de Paris, comme le lui  prête l’écrivain Thomas Morales comparant Paris avec Rome dans Le Figaro du 31 août 2021, une « absence complète d’empathie de la municipalité pour les banlieusards« .

Selon Le Point du 10 novembre dernier une enquête réalisée par la mairie fin 2020 auprès de 4 000 usagers du périphérique, la voie réservée aux véhicules propres montre un « rejet très majoritaire », notamment parce qu’elle est perçue comme « discriminante sur le plan social », tandis qu’une mesure similaire pour le covoiturage est perçue avec « une certaine légitimité de principe malgré les interrogations sur la mise en œuvre ».

Rappelons que le périphérique qui mesure 35 km a été aménagé voilà 50 ans. La Maire de Paris a annoncé vouloir le transformer en  « boulevard urbain« . La suppression d’une voie, l’installation de feux tricolores, des passages piéton et la limitation de vitesse à 50 km/h (contre 70 km/h) étant une première étape avant d’y ajouter des pistes cyclables, des commerces et des espaces verts. 100 000 arbres pourraient être plantés sur les talus dés 2023. Et Emmanuel Grégoire, Premier adjoint de la Maire de Paris, d’ajouter  » l’ambition à long terme, dans vingt, trente ou quarante ans, c’est l’effacement du périphérique en tant que fracture urbaine séparant Paris de ses voisins.« 

Tout ceci est-il un vœu pieux ? L’idée de transformation, qualifiée « d’idéologique » par la Présidente de région, ne va t-elle pas faire pschitt, car si les prédictions sur l’évolution du trafic ces prochaines années se confirmaient, l’utilité du périphérique subsisterait ne serait-ce que par le nombre de Franciliens l’empruntant quotidiennement et qui ne peuvent pas, contrairement à bon nombre de Parisiens, se séparer de leur véhicule pour se déplacer. Les distances à parcourir n’ayant rien à voir avec celles de Paris intramuros !

La réduction contrainte du trafic aura pour conséquence, malgré là encore les contraintes qui fleurissent quotidiennement en ce domaine dans la capitale, un report de la circulation dans Paris avec les conséquences que l’on connait, tant en matière de pollution atmosphérique que de bruit.  

 

(*)  La consultation en ligne est ouverte jusqu’au 30 novembre.

 

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