Passé presqu’inaperçu, l’anniversaire de l’installation 41 rue du Temple (ex 4e) voilà 50 ans du Café de la Gare, créé rue d’Odessa en 1969 par Coluche, Patrick Dewaere, Miou Miou, Gérard Lefèvre, Sotha, Jean-Michel Hass, Catherine Mitry, Henri Guybert et Romain Bouteille (*), a été seulement rappelé dans de rares articles de presse. L’établissement devenu théâtre privé est aujourd’hui dirigé par Philippe Manesse et Sotha qui fut la conjointe de Patrick Dewaere. Le piano droit de l’acteur disparu se trouve d’ailleurs dans la hall.
A l’origine ce sont des sketches écrits par les comédiens cités qui ont été donnés en représentation. Les rentrées d’argent mises en commun sont au commencement insuffisantes sans les aides apportées par des artistes connus (Jacques Brel, Georges Moustaki, Pierre Perret, Raymond Devos, Julien Clerc…). Curieux, le prix des places était à l’origine tiré au sort par une roue de type loterie actionnée par les acteurs qui servaient une boisson aux spectateurs assis sur les bancs, car la café-théâtre était sans café !
Le lieu convivial et frustre à la fois, est un ancien relais de poste installé au XIXe siècle qui portait le nom d’ « Auberge de l’Aigle d’Or » devenu garage et parking puis théâtre de 450 places. Dans le même ensemble se trouvent, le théâtre Essaïon, un restaurant et des salles de cours du centre de danse du Marais (où l’on peut entendre résonner les cours de claquettes …).Il faut rappeler qu’avant d’être relais de poste, ces bâtiments constituaient ce qui était appelé l’Hôtel Berlize édifié au XVIe siècle pour Guichard Faure secrétaire de la chambre du roi, puis par son fils Nicolas Seigneur de Berlize qui procéda à des agrandissements. L’entrée se trouvait d’ailleurs 6, rue Pierre au Lard et subsiste. La partie visible de la rue du Temple étant la façade sur cour. Le corps de logis principal conserve plusieurs élégants plafonds aux poutres peintes, ainsi que des escaliers anciens dont l’imposant escalier d’honneur de style Louis XIV.
Les règles de fonctionnement sont au départ simplissimes, « pas de chef, pas de metteur en scène, l’acteur reste maître de son texte, répartition de la recette en parts égales, pas de sanctions, celui qui s’en va doit trouver un remplaçant. » Tous devaient assurer des tâches manuelles pou limiter au maximum les dépenses. Tout cela a évolué, la roue est restée mais elle n’est plus utilisée, après les spectacles les spectateurs peuvent se restaurer, le programme n’indique t’il pas « Spectacle, parlotte, grignote, buvotte avec les artistes« . L’esprit a été gardé et ce côté presque » familial » a été maintenu.
De nombreux artistes sont passés dans cette salle « tremplin ». Citons notamment Gérard Depardieu, Renaud, Thierry Lhermitte, Rufus, Josiane Balasko, Roland Giraud…
6 événements sont actuellement programmés « Dîner de famille », « l’Emile et une vie », « Par Dewaere moi », « Le jour où je suis devenue chanteuse black », « Pour le meilleur et pour le dire » et « Le journal fou d’une infirmière » (le 8 novembre uniquement).
(*) La photographie illustrant l’article appartenant au Café de la gare montre ces artistes à leur début.
Sources diverses : le Café de la gare, wikipédia, Le Figaro du 26 octobre 2023