Le Marais, miroir d’un Paris qui se délite

Nourris aux thèses écologiques radicales et punitives, les édiles de Paris Centre et de l’Hôtel de ville sont en train, par leurs décisions inconséquentes, d’étouffer à petit feu le Marais. La cession par le groupe des Galeries Lafayette du BHV Marais qui rencontre des difficultés, accentuées par la fermeture unilatérale de la rue de Rivoli, est une alerte sérieuse qui pourtant ne remet nullement en cause la décision municipale d’annihiler la circulation automobile. Il est vrai que celle-ci est devenue l’ennemi numéro 1 des élus, leur bête noire, un épouvantail!

Le quartier du Marais où de nouveaux aménagements de réduction de la circulation sont déjà en cours doit-il être réduit à un périmètre de la fête, des terrasses bruyantes, des trottinettes, des bicyclettes et des musées ? Doit-il être qualifié d’arrondissement de « riches » et ces derniers punis en conséquence ?  Tout est fait pour qu’ils déménagent, il ne faut pas alors s’étonner de la fermeture de classes et d’écoles ! Ni de la multiplication des offres sur les plateformes de location saisonnière!

Les édiles parisiens écoutent-ils encore leurs administrés, convaincus qu’ils sont de détenir seuls la vérité ? Ont-ils la mémoire si courte pour oublier que lors des dernières élections municipales le taux d’abstention n’a jamais été aussi élevé ? Ne devraient-ils pas consacrer leur énergie et les dépenses importantes liées à la fermeture des rues et aux changements de sens de circulation (modifications de signalétique, bornage, supports de communication informant de ces modifications radicales…) à des dépenses bien  plus urgentes. Développer les transports en commun, combattre la malpropreté (tags, affichage sauvage, rats, épanchements d’urine…), l’alcoolisation grandissante, la drogue, le bruit nocturne, favoriser le développement du logement intermédiaire, restituer le mobilier urbain classique et aider les SDF ? Les habitants doivent-ils accepter d’être considérés comme des contribuables taxables à merci dont l’avis compte peu voire pas du tout ? Dans le contexte actuel et la perspective des JO le développement du sur tourisme est-il encore lui aussi bien raisonnable ?

Il est certain que la voie sur laquelle est engagée Paris risque fort d’apporter bien des déconvenues. La prise de conscience par les élus de la situation devient on ne peut plus urgente. Taxer les administrés pour les ennuyer davantage encore dans leur quotidien n’est pas tenable !

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