L’épisode des ordures pérennise la malpropreté ambiante !

Les éboueurs de Paris ont levé la grève et les piquets de grève qui empêchaient les camions d’entrer avec leur chargement ou sortir des usines d’incinération sont partis. Quant au personnel des sociétés privées qui ramassait les ordures dans certains arrondissements, ils ont menacé de se mettre en grève sans mettre à exécution leur projet.  Nous voilà donc tranquilles de ce côté mais pour combien de temp ? Les ordures qui ont envahi nos rues et notre quotidien vont pouvoir enfin être ramassées. Rappelons que la collecte des déchets des 2e, 5e, 6e, 8e, 9e, 12e, 14e, 16e, 17e et 20e est effectuée par les services municipaux. 

Cette situation des ordures laissées à l’encan sur les trottoirs, la chaussée et les espaces publics est digne des pires moments des grèves des éboueurs de Marseille bénéficiant pourtant du système du « fini-parti » et des monceaux d’ordures qui se sont entassées en mai 68 ayant nécessité le recours à l’armée. La  situation que nous venons de vivre est tout à la fois pitoyable, désastreuse, anti sociale, chacun voyant son intérêt personnel. Elle va laisser des traces.

Ainsi les mots « Paris » et « saleté » deviennent plus que jamais synonymes et il est difficile pour beaucoup d’évoquer l’un sans penser à l’autre. L’image de Paris déjà pas mal abîmée l’est plus encore avec cet épisode elle (et la France) n’avait pas besoin de cela.  Où sont passées les résolutions, les plans et promesses de l’équipe municipale en matière de propreté ? Pourquoi n’y a t’il pas de service minimum lorsque survient une telle situation ? Fallait-il en haut lieu encourager la grève ? La cellule de crise s’est mise en action à la mairie bien tardivement!  

La misère qu’est la malpropreté de notre capitale s’est installée durablement. Plus les jours, les semaines, les mois passent et plus la saleté s’installe avançant inexorablement telle les jambes du cadavre de la pièce de Ionesco  « Amédée ou Comment s’en débarrasser »  dont les protagonistes n’arrivent pas à en faire façon ! Le mal ronge la ville. Les habitants n’en peuvent plus au milieu des détritus, des rats, des affiches sauvages et des tags [( voir photo illustrant l’article prise le 28 mars 146 rue du Temple (ex 3e)]. Où sont les préoccupations sanitaires, sociales, écologiques et économiques face à cette situation? Beaucoup craignent le pire lors des Jeux Olympiques. Quelle vitrine offrira alors Paris surtout si pour l’occasion une grève se produisait !

Quelles mesures l’équipe municipale entend elle mettre en œuvre pour nettoyer la ville de façon pérenne et pallier toute mauvaise surprise ? Chacun sait ce qu’il faut mettre en œuvre pour redonner à la ville son lustre passé, une remise à plat du ramassage des déchets (pourquoi ne pas sous-traiter tous les arrondissements à des entreprises privées ?), une grande détermination, de l’humilité, de la fermeté, de l’exigence, de l’coute et de la concertation. La capitale dispose des moyens et des bonnes volontés nécessaires. Encore faut-il en avoir le désir.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *