Les bicyclettes, le cauchemar des piétons et des conducteurs

La Maire de Paris n’a jamais caché sa volonté de faire de notre ville « … la capitale mondiale du vélo » (JDD du 06 juillet 2019), « Je dis aux Parisiens : à la rentrée tous à vélo  » (Le Figaro du 07 juillet 2019). Paris s’est même vu décerner le label  « Ville à vélo du Tour de France » délivré par le journal l’Equipe, la Maire l’a reçu avec gourmandise.

Vouloir «  Rendre Paris 100% cyclable » relève davantage de l’utopie et de l’idéologie que de la lutte contre la pollution. Le but ultime étant plutôt l’éradication de l’automobile à Paris. Si le beau principe d’une ville plus respirable grâce aux vélos peut séduire sur le papier, dans les faits c’est un cauchemar, une véritable galère pour les Parisiens.

Chaque jour qui passe apporte son lot de désagréments accrus par le développement sans fin des chantiers longs d’aménagement de pistes ou plutôt d’autoroutes et de « voies express » cyclables. Il en résulte une forme de chaos dû à cette politique excessive et inadaptée. Multiplier à n’en plus soif les pistes cyclables entraîne, outre de coûteuses dépenses (*), la réduction du nombre de voies de circulation pour tout ce qui n’est pas vélo y compris les bus dont la ponctualité était remarquable autrefois mais ne l’est plus aujourd’hui.

Autre conséquence, l’entretien de la plupart des chaussées est délaissé depuis plusieurs années. Les nids de poule qui s’agrandissent au fil des mois, par exemple quai de l’Hôtel-de-Ville, sont légion et dangereux pour la circulation ! La réduction farouche des axes de circulation automobiles et sa modification délibérée créent des bouchons sur d’autres voies où se reporte le trafic. Aussi contrairement aux affirmations qui nos ont assénées la pollution ne diminue pas aussi drastiquement qu’on le laisse trop facilement accroire ! Il faut bien en effet que les automobiles roulent ailleurs ! On nous répond qu’ils sont moins nombreux…
Le plus terrible dans cette pagaille est le risque que prend en se déplaçant tout piéton à tous les instants, de jour comme de nuit. L’angoisse, la peur au ventre de devoir faire face à la multiplication des incivilités, aux insultes… tel est devenu notre quotidien avec la multiplication des vélos (et aussi mais de façon moindre des trottinettes). On ne compte plus les passages en force au nez et à la barbe des piétons qui traversent la chaussée quand bien même le feu tricolore est au rouge pour le conducteur. Les cyclistes n’hésitent pas à invectiver, voire menacer avec un bras d’honneur, ceux ou celles osent faire une remarque de réprobation. Quid aussi de ceux qui se trompent ou utilisent tout simplement les couloirs qui ne leurs sont pas réservés, ceux qui arrivent à contresens et à grande vitesse dans une rue très étroite non interdite à la circulation automobile, ceux qui oublient les stops ou transforment les piétons en obstacles pour faire du gymkhana ?
Et que dire des personnes âgées, des personnes à mobilité réduite ou impotentes, des mamans avec des enfants en bas âge ou en poussette qui doivent côtoyer des cyclistes peu scrupuleux, prenant des risques pour eux-mêmes, spécialistes des queues de poisson qui empruntent les trottoirs qui leur sont interdits ? N’oublions pas ceux qui se servent des bicyclettes comme dans un cirque et veulent réaliser des figures acrobatiques ou sont à plusieurs sur un même engin ?  Et que dire des livreurs en vélo, ils semblent méconnaitre toutes les règles, ils roulent sans lumière la nuit au risque de renverser et de se faire renverser?
Citons l’article du JDD du 24 août 2023 qui, face à la multiplication des vélos, soulignait « qui dit plus de vélos dit vols plus fréquents« , un autre effet pervers de leur prolifération. Quid aussi des bicyclettes couchées sur le sol abandonnées ici et là? Le manque de places de stationnement est criant alors que nombre d’entre elles ont été supprimées pour laisser s’y étendre les terrasses saisonnières..
L’anarchie règne, malgré de belles paroles et de belles statistiques, on cherche les agents qui devraient verbaliser tous ces excès ?  Non le bilan du tout bicyclette à Paris ne mérite pas d’être vanté. Nombre de Parisiens en sont les victimes et ont peur de se déplacer sur l’espace public. Rouler dans Paris est tout aussi risqué, les chauffeurs de taxis déplorent « les dangereux et trop nombreux chauffards à bicyclette » et toutes les difficultés de circulation liées au développement de la petite reine qui en l’occurrence dans notre ville porte bien mal son nom ! Aussi doit-on rester mesuré et réaliste, « garder les pieds sur terre » dit l’adage car notre capitale n’est pas comparable à Amsterdam ou à Copenhague. La bicyclette ne doit pas concourir à transformer notre ville, où nous le répétons elle n’est pas adaptée, en un enfer et peut-être plus encore lors des jeux olympiques, pour tous ceux qui ne peuvent pas ou ne veulent pas les utiliser pour se déplacer !
(*) Un mètre de piste cyclable coûte en moyenne en France de 400 à 590 €, la mairie avançait dès 2021 une dépense de 250 millions d’€ (Le Point du 21 octobre 2021)  dans un contexte d’endettement déjà élevé de la commune.

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