De nouvelles statistiques inquiétantes viennent d’être publiées par l’INSEE et confirment le délaissement de la capitale par nombre de ses habitants. 73 377 d’entre eux ont quitté Paris pour d’autres villes entre 2015 et 2021 (année du dernier recensement)! En 10 ans Paris a perdu 123 000 habitants soit 5,6%. Sont mis en avant les loyers trop élevés, les difficultés de transport en commun, les nouveaux plans de circulation mis en place et ceux annoncés à venir, la saleté (*), le sur tourisme, l’insécurité, les travaux permanents, le bruit, et le besoin de nature accentué par la pratique du télétravail. Le paradoxe est que Paris est le seul département d’Ile de France à perdre de habitants… soit 2 133 111 habitants en 2021 contre 2 206 488 en 2015. Dans ses commentaires l’INSEE souligne que la perte s’accroît d’année en année, Cela ressemble de plus en plus à un phénomène de fond qui touche essentiellement les jeunes.
Parmi les arrondissements les plus impactés par cette exode figure Paris Centre. SI l’on retient les chiffres de l’INSEE qu’a d’ailleurs publiés le Parisien, l’ex 3e a perdu 1,1% de ses habitants et l’ex 1er 0,6% en 6 ans au 1er janvier 2024. L’ex 2e a gagné 0,3% et l’ex 4e 0,7%. Excepté le 10e où la chute est plus significative, tous les autres arrondissements ont perdu des habitants.
Interrogé sur cette situation le Maire de Paris Centre relativise cette tendance en se fondant sur le faible nombre d’habitants et donc la non représentativité de Paris Centre ? Et répond par le leitmotiv municipal « créer des logements sociaux« , car semble t’il, il n’y a point de salut. Et pourtant la machine à créer du logement social, mise en marche effrénée par la mairie il y a plusieurs années déjà, tourne toujours à plein. Gare au sur régime et aux dettes conséquentes qui en résultent.
Insuffisante considération des habitants, prises de décisions à l’emporte pièce sans concertation donc non consensuelles mais baignées d’idéologie, attention insuffisante portée aux familles mais plutôt au tourisme de masse par trop encouragé, y compris le tourisme nocturne qui fait les beaux jours des débits de boissons avec ses effets délétères pour les habitants sont aussi la cause des départs que déplorent certains mais qui ne semblent pas soucier les élus, bien au contraire. C’est à la fois navrant et irresponsable car Paris mérite mieux que la situation dans laquelle on la fourvoie. Une capitale devenant banale, sans lustre, avec une vie économique et de quartier atone, une ville où pour beaucoup il ne fait hélas plus bon vivre. Dans ces conditions, il ne faut donc pas s’étonner de cet exode qui perdure.
(*) Tous ceux qui reviennent à Paris après quelques jours passés à l’extérieur dans leur famille trouvent la capitale encore plus sale tant le contraste est grand avec les autres communes propres et entretenues. Nous craignons le pire plus les dates de tenue des JO approchent.
