Voilà des années que l’affichage sauvage a pris possession des murs du secteur du Marais y compris les murs de bâtiments classés. Dernièrement nous dénoncions dans un article de ce blog l’habillage particulièrement moche et changeant au fil des jours de l’immeuble exploité par la marque Calvin Klein rue des Francs Bourgeois. Habillage avalisé pour une durée de 3 mois par la mairie! Nous venons d’apprendre que les diamants De Beers allaient encore plus loin en faisant projeter la nuit tombée un spot publicitaire sur les édifices du secteur sauvegardé du musée Picasso rue Vieille du Temple ! Voir la vidéo. Est-ce une nouvelle fois sous l’œil bienveillant de la mairie toujours à la recherche d’animations pour les fêtards nocturnes ?
Cette situation où tout est permis, avec ou sans autorisation municipale, est vue par les habitants à la fois comme une véritable débâcle et comme une avanie. Rien n’arrête en effet ces annonceurs qui par ailleurs vantent dans leur rapport annuel leurs engagements, tant en matière de respect de l’environnement, d’éthique, d’engagement sociétal, que d’entreprise responsable soucieuse du bien-être de ses collaborateurs, n’hésitant pas à financer au travers d’actions de mécénat la sauvegarde de monuments historiques ou d’autres causes. Où est la cohérence dans tout cela ? Un gouffre sépare le discours de l’action sur le terrain. L’alibi reposant sur l’utilisation d’officines d’affichage dont ils affirment ignorer ou se soucier peu des pratiques ne tient pas. En effet le prix facturé est plus bas que celui pratiqué par les agences de publicité ayant pignon sur rue plus respectueuses de l’environnement. Il est difficile aussi d’ignorer le phénomène de l’affichage sauvage tant la capitale en est couverte. Il y en a partout ! Outre les échafaudages, servent de supports la moindre vitrine de magasin non occupé, les barrières installées pour les travaux, les baraques de chantier, les pignons, tout est bon en sus des murs et façades pour coller des affiches.
Ce type de comportement n’est pas tolérable et devrait être lourdement sanctionné. La mairie semble avoir assez peu de moyens pour endiguer le phénomène. En engage t-elle d’ailleurs suffisamment? Mais si en plus elle autorise certains à le faire, alors pourquoi pas tous les autres demandeurs qui vont sonner à sa porte ? Les exemples de Calvin Klein et de De Beers sont en effet une très mauvaise nouvelle et constituent un signal envoyé à tous ceux qui hésitaient encore à pratiquer de la sorte ! Entre la multiplication des terrasses, le saccage des murs de secteurs protégés couverts d’affiches et de tags, les difficultés de circulation et maintenant la projection de spots publicitaires sur les murs de secteurs sauvegardés, il y a loin de la coupe aux lèvres pour faire de notre capitale la « ville apaisée » et de rêve dont on nous rabat tant et tant les oreilles depuis des années.