Dans sa séance du 05 février, le Conseil de Paris a voté la mise en place d’une « rue sans mégots » dans chaque arrondissement. Nous retrouvons là une pratique qui fleure bon la communication mais dont les effets sont très modestes. Comme pour les plans successifs relatifs à la propreté qui, d’annonce en annonce, se sont révélés inopérants, cette fois il s’agit, après celle de 2015, d’une nouvelle campagne contre les mégots. Rappelons-nous les immenses affiches sur les bennes à ordures parcourant les rues de Paris. Dans le cas présent cette action serait la poursuite d’un test concluant pratiqué dans plusieurs jardins et squares. Mais est-ce bien le bon endroit pour effectuer un pilote ? Car faute de mesures suffisamment rigoureuses, les services de la ville doivent ramasser chaque jour 10 millions de mégots soit 350 tonnes par an, pour contenir la pollution induite (un seul mégot peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau…et il lui faut 25 ans pour se décomposer) ! Une opération qui se révèle très coûteuse.
Nos arrondissements du centre sont par endroit couverts de mégots, ceux-ci collent au pied et il n’est pas rare de surprendre des automobilistes en train de vider leur cendrier de voiture sur le trottoir ou dans le caniveau! Jeter un mégot sur la voie publique est passible actuellement d’une amende de 68 €. 35.800 amendes auraient été dressées l’an passé, soit une augmentation de 43% par rapport à 2017.
Mais les faits sont tenaces, la diminution des jets de cigarettes n’est pas au rendez-vous, alors faut-il persévérer dans l’angélisme en distribuant des cendriers portatifs (alors qu’il en existe sur le bord des corbeilles disposées dans la rue) ou se montrer davantage exigeant, c’est-à-dire multiplier les contrôles là où il y a concentration de mégots et davantage verbaliser. Ce n’est pas la voie retenue et nous craignons qu’à nouveau cette initiative tourne court et ne soit qu’un coup d’épée dans l’eau.