Ils s’appellent Adrien et Edouard. L’un est architecte, l’autre ancien collaborateur d’un cabinet d’audit spécialisé dans la finance. Leur projet d’ouvrir une boucherie haut de gamme en travaillant en direct avec des éleveurs s’est transformé en réalité. Après avoir monté un dossier viable, bouclé le financement et choisi leur lieu d’implantation, ils se sont formés au métier et ont obtenu leur CAP de boucher.
Aujourd’hui et depuis quelques jours leur belle boutique dénommée « Viande Viande » a ouvert au 206 rue Saint-Martin. Elle remplace le magasin de produits auvergnats créé en 2018 par l’exploitant du restaurant « L’ambassade d’Auvergne ».
La boucherie enrichit en commerces de bouches ce quartier qui jouxte le Marais et qui en a perdus beaucoup (des 5 boucheries qui existaient rue Rambuteau et rue des Archives, il n’en reste plus qu’une). Ce métier, jugé trop dur, effraie en effet les rares repreneurs de boucheries dont l’animateur prend sa retraite et le courant visant à supprimer la consommation de viandes des assiettes ajoute au découragement les hésitants.
Il n’en est rien des nouveaux bouchers de la rue Saint-Martin qui sont enthousiastes et très accueillants. Leurs étales frigorifiques sont sobres, la viande et la charcuterie très appétissantes respirent la qualité et donnent envie. Dès l’approche du magasin, la vitrine attire l’œil, elle est occupée par une copie du tableau de Jean-François de Troy représentant l’enlèvement d’Europe par Zeus métamorphosé en magnifique taureau blanc.
Leur différence par rapport à la plupart des boucheries est dans le choix des producteurs, les relations directes établies avec ces derniers. Mais c’est surtout dans la maturation de la viande qu’un plus est apporté par ces jeunes artisans. Ce qui explique indéniablement que les prix affichés soient un peu plus élevés que ceux habituellement pratiqués.
Celle installation nouvelle va contribuer à la vie de quartier traditionnelle telle que l’aiment les Parisiens. Augurons que cette aventure réussisse et qu’elle donne naissance à une future chaîne de boucheries fondées sur l’excellence des produits proposés.
NB: Non loin de la boucherie à l’angle de la rue du Grenier Saint-Lazare, la verrue que représentait la terrasse fermée et laide de l’Hôtel Georgette a été supprimée à la faveur de travaux consistant a réunir cet établissement avec le bar voisin qui avait fermé. Nous n’avons jamais compris pourquoi la Direction de l’Urbanisme, avec l’aval de l’ancien maire du 3e, avait pu autoriser une construction aussi importante et aussi hideuse constituant une véritable tache sur l’espace restauré de la rue.