Paris est en train de se transformer en forteresse !

L’objet de notre association est de « promouvoir le cadre de vie et l’environnement » des habitants de Paris Centre, « en s’intégrant dans la dynamique de la capitale, de la métropole et de la région Île de France« . A l’aune de ce rappel force est de constater que de plus en plus de décisions sont prises unilatéralement par la Maire de Paris. Des oukases qui transforment la capitale en une forteresse réservée à ses seuls habitants et surtout aux touristes. Les « banlieusards » et « provinciaux » n’ont qu’une chose à faire, rester à distance. Paris n’est pas à eux ou tout le moins bientôt ils n’y auront plus droit de cité au train où son prises les décisions municipales à leur encontre.

Dernière en date, la limitation de la vitesse sur le périphérique à 50 km/h et sans doute rapidement la suppression d’une voie. C’est très pénalisant pour les artisans, les transporteurs, les personnes qui doivent se rendre à leur travail au point que des actions visant à annuler cette décision ont été engagées notamment par l’Association des maires franciliens (AMF) qui a déposé un recours auprès du préfet de région dans lequel elle remet en cause la légalité de la mesure prise par la Maire de Paris.  La présidente de région et le ministre des transports ne cautionnent pas eux non plus cette décision. S’agissant d’une voie à grande circulation, selon les élus des communes limitrophes, la Maire ne peut seule, et comme à son habitude sans véritable concertation, limiter la vitesse de circulation.

S’ajoutera bientôt à cette décision, celle de la création d’une zone à trafic limité (ZTL) c’est-à-dire une zone » où le trafic dit de « transit », c’est-à-dire des véhicules ne faisant que traverser la zone sans s’y arrêter, est interdit. » Les 4 ex premiers arrondissements sont concernés, reste en discussion l’inclusion ou non des iles et des quais haut de la rive droite… Des contrôles sont prévus qui posent un sérieux problème au regard du droit en matière de respect à la vie privée…

Cela étant posé, et en prenant un peu de recul au-delà des arguments avancés (*), Paris se transforme peu à peu en une véritable forteresse. Ce qu’elle était au Moyen-Age, avec ses octrois, ses ponts à péage et ses enceintes fortifiées. une forme de retour en arrière se dessine, fondée sur des arguments  discutables.
En effet comme le souligne Jean-Michel Delacomptée, dans un article du Figaro du 08 octobre 24 intitulé,  » Madame Hidalgo, banlieusards et provinciaux ont des droits sur Paris« , la limitation autoritaire à 50 km/h de la vitesse sur le périphérique révèle une indifférence complète au sort de ceux qui ne résident pas dans la capitale, s’inquiète l’écrivain, essayiste et universitaire. On parle souvent des gens des grandes villes qui méprisent les gens des territoires, cette décision en est une forme d’illustration. Bien sûr que l’amélioration de la qualité de l’air est importante, mais le trafic que l’on veut limiter se reportera, malgré de belles études d’impacts qui prouvent le contraire, sur d’autres lieux, d’autres communes allongeant les temps de trajet, provoquant d’autres embouteillages et finalement augmentant la pollution. On tourne en rond, sauf que Paris se protège, tans pis pour les autres, « banlieusards » et « provinciaux » qui n’ont pas la chance d’y habiter ou d’être des touristes.
Aux yeux des non Parisiens et d’un certain nombre de Parisiens,  ces décisions ne sont pas si sociales qu’elles paraissent. Paris est la capitale de tous les Français. Or Paris est déjà réputée pour être une ville chère et aux yeux de beaucoup une ville pour les riches qui ne rencontrent pas les difficultés que peuvent connaitre les habitants de la banlieue ou des territoires dits reculés.  Ce que l’auteur de l’article cité pus haut qualifie d’ « opposition entre les gens de nulle part et les gens d’ici…les gens de la ville monde… dont les intérêts l’emportent sur tous les autres. » Et il ajoute « … Comme toujours, la recherche systématique du Bien, de nature purement idéologique, accouche de résultats funestesAinsi, ce qui fait l’extrême gravité de la décision prise par la maire de Paris, c’est la fracture par elle provoquée, qui accentue brutalement l’archipellisation de la société française.« 
Une réflexion à méditer !
(*) « Réorganiser le partage de l’espace public au profit des transports en commun, du vélo et de la marche, ainsi que de certaines catégories d’usagers (visiteurs, résidents, commerçants, artisans, taxis, services publics, personnes à mobilité réduite…). Il induira également une réduction de la pollution de l’air et du bruit… » Sur ce ce dernier point, il existe des revêtements spécifiques à mettre sur la chaussée qui amortissent très significativement le bruit. La présidente de la Région a proposé, sans réelle réaction du côté de la municipalité parisienne, d’en prendre une partie à sa charge car il s’agit d’un investissement onéreux.

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