Pourquoi la crèche de la rue Baillet (1er) est-elle vide ?

Dans un article du 7 décembre, le Parisien soulignait les difficultés que rencontrait la crèche de la rue Baillet dans le 1er arrondissement et titrait qu’elle était vide car « la municipalité a d’autres priorités que le centre de Paris« !

Qu’en est-il exactement et pourquoi est-on arrivé à cette situation ?

Faisant partie du « package » des travaux de réhabilitation de la Samaritaine, cette crèche privée  de 80 berceaux, exploitée par la société « Les petites canailles » et qualifiée de luxueuse « faisait partie – avec la création de logements HLM – du cahier des charges imposé au groupe LVMH » en 2013 pour obtenir le permis de construire de cet immense chantier. » La crèche est installée sur 2 étages et occupe une superficie de 1 000 m2.

Cette construction, comme l’ensemble du dossier, a pris du retard accentué par la pandémie.  Ainsi que le signale l’auteur de l’article du Parisien, la rue de Rivoli est devenue entre temps piétonne. Il est difficile d’emmener ses enfants en bicyclette à la crèche ! L’ouverture de la crèche, pourtant installée et opérationnelle, est donc repoussée à l’automne 2021. Mais quel gâchis, alors que la mairie tonne haut et fort que Paris manque de crèches. Une situation pour le moins anachronique.

Nous estimons qu’il s’agit en réalité de la confirmation du départ des familles de Paris, de la baisse de la natalité comme l’ont montré déjà les fermetures de classes dans plusieurs écoles. Mais nous touchons du doigt aussi les conséquences de la vie rendue impossible en raison d’une part des difficultés de se loger, des nuisances nocturnes provoquées par la transformation de nos quartiers en lieux de fêtards et des déplacements rendus périlleux à la suite des décisions unilatérales prises sans concertation par la mairie en matière de circulation.

Le résultat de cette stratégie dirigiste, voire dogmatique, adoptée par les élus est devenue une évidence au travers de cette crèche désertée.  L’argument de la mairie consistant à rappeler que le nombre des familles habitant le 1er arrondissement est limité ne tient pas, car en 2012, année où cet aménagement a été décidé, cette situation existait déjà.

Faire place aux touristes et aux fêtards, ce qui revient à négliger les Parisiens et les familles,  tel est plutôt le credo municipal dont on mesure de jour en jour les effets car quoi qu’en disent les promoteurs de cette politique, le Paris avec sa vie de quartiers se meurt…

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