Dans son dernier livre « Rendez nous la liberté de rouler » (Editions de l’Observatoire) publié le 25 septembre dernier, l’auteur François-Xavier Pétri aborde les restrictions de circulation imposées dans les grandes métropoles et écrit à ce propos « Tous les coups sont permis« ! Entraves aux automobilistes sans véritables solutions de substitution, la voiture pourtant considérée comme un « gadget » par les élus ne l’est pas en réalité pour les artisans les familles et les travailleurs pour lesquels elle est indispensable. Contrôles à outrance, caméras… cités par l’auteur du livre, ajoutant « l’oukase imposé par Bruxelles le 14 juillet 2021 du véhicule tout électrique dès 2035 ! »
L’industrie automobile européenne qui emploie des millions de personnes est en train de s’effondrer pendant que les industriels chinois attendent de nous inonder (ils ont déjà commencé) de leurs modèles tout électriques ? Les conséquences de cette radicalité insensée sont désormais à l’œuvre. Aucun autre pays, aucune autre région n’a pris un tel virage lourd de conséquences. Recul industriel, fossé entre les classes aisées, les « électro automobilistes« , et les « classes laborieuses« , les « vertus écologistes » restent selon François-Xavier Piétri à démontrer.
Défini comme « bien sous contrainte » l’automobile est devenue un produit très cher (le prix moyen d’un véhicule neuf immatriculé en France selon le cabinet AAA Data est de 35 474 € [+ 2 000 € en un an] en raison du prix de l’électrique, dont les hybrides valent en moyenne 59 000 € contre autour de 20 000 € pour une voiture à essence!). L’auteur s’insurge sur le doublement du prix d’un véhicule quasi identique en l’espace de 13 ans! Or les salaires n’ont pas suivi cette hausse.
Il rappelle que le but des textes de loi ad hoc est d’éradiquer 14 millions d’automobiles (sur les 41 millions que compte le parc hexagonal), soit un peu moins de 40% de la population concernée en conséquence, touchant davantage la population la plus modeste et créant ainsi des « zones à forte exclusion sociale (ZFE)« . Une folie sachant que 8% des ménages les plus pauvres ont un véhicule classé « Crit’Air 4 ou 5 » (résultat d’une mission parlementaire de 2022) impactant davantage les régions rurales et les petites villes.
Pour l’Ile de France, 600 000 voitures particulières et 50 000 utilitaires légers seront interdits de circuler dans le Grand Paris, avec un zèle particulier pour la capitale, alors que les flottes de véhicules anciens concernent 52% des flottes de petites entreprises (essentiellement des artisans et petits commerçants) … (Source Observatoire Cetelem)!
On sait par ailleurs que nous sommes insuffisants en bornes de recharge et que pour le moment l’autonomie des véhicules électriques est faible, les publicités des constructeurs ne sont d’ailleurs pas claires sur ce plan…(les chiffres avancés évitent souvent la climatisation, le nombre de passagers, le chauffage qui impactent justement cette autonomie …). Enfin plus étonnant est le bilan carbone de ces automobiles à la sortie de l’usine, entre 5 et 15 tonnes de CO2 selon les modèles (source Ademe, l’agence gouvernementale de la transition écologique) contre le 1/3 pour les véhicules thermiques.
Il ne faut donc pas s’étonner du climat morose des affaires, des tensions erratiques sur les matières premières, du mauvais climat social, de l’éloignement du terrain des élus et des caciques de la structure bruxelloise… Il apparaît de plus en plus probable que l’échéance de 2035 sera revue et reportée malgré les investissements colossaux déjà engagés. Dans toutes ces décisions prises et décriées dans le livre de François Xavier Piétri, les décideurs ont oublié de prendre en compte la conséquence principale des mesures engagées, l’accroissement des inégalités, à Paris comme ailleurs, ce qui est grave. Au nom de l’intérêt écologique ce sont ceux qui devraient être le moins touchés qui le sont le plus, comme le seront aussi les artisans et commerçants avec la mise en place imminente de la zone à trafic limité au centre de la capitale. Est ce la bonne manière ?
il faudrait lancer une pétition intereuropeenne contre les oukases de Bruxelles en matière de circulation.