Dans la nuit du 06 au 07 mars une bonne partie des immeubles de la rue Beaubourg ont été atrocement tagués par une équipe de tagueurs bornés et à plaindre. Les équipes d’enlèvement des tags ont été rapidement mis à contribution mais l’ampleur de la tâche est impressionnante. Comment se peut-il que des individus qui en veulent à la terre entière, comme semble le traduire les « messages » inscrits sur les murs des immeubles et sur les vitrines des magasins, puissent ignorer les conséquences des dégâts qu’ils commettent. Propos outranciers, voire orduriers pour certains, attaques des Parisiens, des bourgeois, des prisons. Rien n’est oublié, des retraites aux maris en passant par les patrons et les normes. Un ramassis de haine et sans doute d’envie et de jalousie à la fois que certains politiques encouragent à dessein. Les autorités ne peuvent pas rester insensibles à ces actes de saccages programmés.
Curieusement, mais sans doute est-ce une coïncidence, ces meurtrissures se produisent tout juste après une manifestation non autorisée et aussi en amont de la journée de grève contre le projet de loi sur les retraites, des inscriptions y faisant d’ailleurs explicitement référence ? Nous espérons que des caméras ont pu filmer les saccageurs en action. L’utilité de ces installations en pareille circonstance est patente. Pourtant il y a quelques années encore la maire du 3e arrondissement freinait des quatre fers contre l’installation de caméras proposée par la préfecture de police, la pose de l’une d’entre elles à l’angle de rues Beaubourg et du Grenier Saint-Lazare a fait alors couler beaucoup d’encre ! On constate combien aujourd’hui cette posture était à contre courant.
Lorsque l’on considère dans Paris le nombre de tags encore très élevé, notamment sur les rideaux métalliques, et la multiplication inconsidérée des affiches sauvages, on se demande comment va faire la mairie de Paris pour endiguer ce cancer qui aggrave l’image de malpropreté de la capitale ? Qu’en penseront aussi les touristes et tous les visiteurs qui vont converger vers Paris au moment des Jeux olympiques ?
La ville aidée par la police doit se donner beaucoup plus de moyens pour combattre et endiguer ce qui est devenu un saccage en règle qui se perpétue et se consolide au fil des années, faute de sanctions et de surveillance suffisantes et face au coût déjà élevé de l’enlèvement . Quant à la haine que véhiculent de nombreux tags, il faut être intransigeant tant vis a vis des tagueurs pris sur le fait ou identifiés par des caméras que sur ceux qui les incitent à agir de la sorte. Les sanctions doivent devenir exemplaires et peut-être même renforcées pendant les JO. Des mesures d’exception seront mises en œuvre dans certains domaines comme les caméras intelligentes, pourquoi pas sur cette problématique ? Enfin que l’on arrête aussi d’assimiler la plupart des tags à des œuvres d’art car il n’en est souvent rien.
Les tags et les affichages sauvages sont devenues l’affaire de tous, des hommes politiques, des médias comme des citoyens ordinaires. Nous devons tous agir, chacun à notre niveau.
